Geneviève Toupin : Les promesses du temps
Musique

Geneviève Toupin : Les promesses du temps

Pour Geneviève Toupin, le chemin vers un premier album a été long. Savoir attendre les moments privilégiés a permis à l’auteure-compositrice de Winnipeg de totalement s’abandonner à la musique.

"Si tu n’es pas bien entourée, si tes collaborateurs ne comprennent pas où tu vas avec tes chansons, tu peux facilement te perdre. Ça m’est arrivé auparavant", évoque d’emblée Geneviève Toupin, en faisant référence à une séance d’enregistrement catastrophique au début de sa carrière, alors qu’elle avait 19 ans. "Mon démo sonnait très bien, mais une fois la nouveauté passée, les chansons que j’avais enregistrées ne me ressemblaient pas tant que ça. Et dire que j’ai encore des boîtes et des boîtes de ce démo chez moi!" déplore-t-elle en riant.

En 2004, avec en tête ce qu’elle ne voulait pas, sans avoir une idée précise de ce qu’elle désirait, Geneviève Toupin quitte son Manitoba natal pour prendre racine à Montréal. Elle participe alors à une myriade de concours de chanson québécoise (Petite-Vallée, Granby), fait la rencontre de mentors qui vont marquer son essor professionnel, dont Damien Robitaille et Antoine Gratton (qui l’invite à ouvrir pour sa tournée pancanadienne), et commence à mettre en place les pions qui vont la conduire en studio près de quatre ans après son arrivée dans la métropole. "C’est facile d’engager des musiciens de studio, mais ce n’est pas ce que je voulais. J’avais l’intention de travailler avec des amis, des musiciens avec qui j’aurais eu la chance d’évoluer. C’est en grande partie grâce à eux que l’album a vu le jour", souligne l’auteure-compositrice.

Ainsi, c’est avec Benoît Morel à la réalisation et une multitude de musiciens qu’elle compte parmi ses amis (Olaf Gundel, Anique Granger, Damien Robitaille…) que Geneviève Toupin enregistre ce premier album éponyme paru en novembre dernier. Onze pièces de folk contemporain rêveur qui porte les stigmates d’une mère Nature omniprésente et aride (L’Hiver, Coup de vent) ou qui fait état du temps qui file entre nos doigts sans qu’on ait pu saisir son essence unique. "Sur Plus les années passent, je parle de la peur de ne pas pouvoir être et faire tout ce à quoi j’aspire. Y a la Geneviève auteure et musicienne, qui vit présentement à 100 % ce qu’elle doit vivre. Mais y a aussi la Geneviève professeure de yoga que j’ai mise de côté et, éventuellement, la Geneviève plus calme, celle qui voudrait s’acheter une maison en campagne, donner des leçons de piano, quelque chose de beaucoup plus simple et facile…" laisse-t-elle planer, en laissant sous-entendre que, pour l’instant, c’est la Geneviève musicienne qui se bat quotidiennement pour avoir le dessus et qui gagne. Pour l’instant.

À écouter si vous aimez / Marie-Pierre Arthur, Regina Spektor, le facteur vent