Back Sabbath : Le tombeau des rois
Musique

Back Sabbath : Le tombeau des rois

Black Sabbath effraya jadis les chaumières avec ses riffs lourds et ses textes sataniques. Quarante ans plus tard, Back Sabbath ne fait peur à personne. Les riffs, eux? Toujours aussi lourds!

Le bruit d’une pluie inquiétante et du tonnerre au loin interrompu par le riff de guitare à trois notes de Tony Iommi. Théâtrale entrée en matière pour Black Sabbath sur la chanson éponyme de son album éponyme que Back Sabbath s’apprête, 40 plus tard, à déterrer.

Et comme au théâtre, "chaque musicien joue un rôle", nous apprend Sotiri Papafylis, qui appréhende le personnage d’Ozzy Osbourne avec le même zèle dans la reconstitution historique que les concepteurs de Mad Men. "On n’est pas seulement fidèles au son, mais aussi au visuel: les cheveux, les moustaches, les favoris très 1970. Rien n’est laissé au hasard: les éclairages, la pyrotechnie, les costumes conçus par les gens d’Elvis Story." Il n’est pas interdit de penser que les gargouilles du Théâtre Granada ont pesé dans la balance au moment de choisir l’endroit où l’on monterait la première mondiale de l’hommage aux quatre Anglais qui, selon plusieurs, ont accouché du heavy metal.

SYMPHONIE NO 1 POUR GUITARES ÉLECTRIQUES

Questionné sur la légitimité (l’utilité diront certains) des groupes hommage, Papafylis en appelle à l’avènement d’un nouveau classicisme pop dont ils seraient la courroie de transmission, les plus habilités à reproduire l’énergie originelle d’un artiste. "Ça devient un peu comme les symphonies. Si on veut écouter du Mozart, du Beethoven, il faut s’en remettre aux orchestres symphoniques. Ozzy est dans la soixantaine, le reste du band joue avec Ronnie James Dio [au sein de Heaven and Hell]. Si tu veux vivre l’expérience Black Sabbath, la meilleure chose, c’est le band hommage."

Quant au chanteur ayant fait les beaux jours du speed metal canadien au sein d’Eudoxis, n’est-il pas tenaillé par le complexe de l’imposteur au moment d’incarner le Prince des ténèbres? "La musique hommage, c’est un hasard. Quand j’ai essayé pour la première fois avec les gars, on s’est regardés et on s’est dit: "On a quelque chose ici." Ce n’est pas une question d’argent, affirme-t-il. Faut vraiment voir ça comme un travail fait avec beaucoup d’amour pour la musique de Black Sabbath."

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