Tegan and Sara : Jumelles de concert
Tegan and Sara sont de retour à Montréal, cette fois-ci pour jouer dans la cour des grands: la Salle Wilfrid-Pelletier.
2009 a été une année chargée pour les soeurs Quin. Il y a eu le lancement de Sainthood, et tout le cirque que ça implique: les entrevues, les passages à la télé, la tournée des disquaires. Il y a eu aussi des projets parallèles, comme l’enregistrement de Feel It In My Bones, une pièce écrite pour le plus récent album du DJ hollandais Tïësto, une superstar dans son genre. "Nous avons eu la chance de monter sur scène avec lui à l’un de ses concerts, devant 20 000 personnes", se souvient Tegan. "J’étais tellement excitée, j’avais l’impression que mon coeur allait sortir de ma poitrine!"
Il n’y aura pas autant de spectateurs au concert des deux soeurs à Montréal, mais la Salle Wilfrid-Pelletier, généralement réservée aux spectacles à grand déploiement ou alors aux légendes vivantes (Prince, Aznavour, etc.), ce n’est pas rien. Tegan n’est toutefois pas impressionnée. "Il règne une ambiance de réunion de famille lorsque nous jouons à Montréal. Sara y habite, alors nous avons beaucoup d’amis ici. C’est une ville pour laquelle nous avons beaucoup d’affection. C’est sûr que nous allons nous amuser, même si la salle est grande."
Tegan entame cette tournée nord-américaine avec un enthousiasme particulièrement marqué. C’est que Sainthood se démarque de ses prédécesseurs, non seulement parce qu’il s’agit du premier disque que les jumelles ont écrit ensemble (jusque-là, elles préféraient travailler chacune de son côté), mais aussi parce que l’album a été conçu avec la scène en tête. "C’est un album de groupe, explique Tegan, ce n’est pas un album de studio. Cette fois-ci, contrairement à ce que nous avons fait avec The Con, nous avons essayé de composer des chansons qui pourraient facilement être transposées en concert." Avec l’aide du réalisateur Chris Walla, elles ont laissé, dans la mesure du possible, les ordinateurs au placard. "Le public va entendre les chansons telles qu’elles sont sur l’album. Nous amenons la même énergie sur scène qu’en disque."
Mais tout n’a pas changé dans la recette Tegan and Sara. Sur Sainthood, les affaires du coeur sont toujours au premier plan. C’est une des raisons de leur succès. "C’est lorsque nous sommes sur scène que nous nous rendons compte à quel point une chanson est un objet changeant. Nous l’écrivons pour parler de nous, de nos amours, de nos envies, de nos déceptions. Mais les spectateurs ne pensent pas du tout à nous lorsqu’ils nous écoutent. Ils se sont approprié nos chansons, nos histoires. Ils pensent à eux, à leurs histoires, à leurs sentiments. Et ça ce voit, ça se ressent. C’est un attachement très personnel."
Tegan and Sara ont un public fidèle, qui a grandi avec eux, qui a quitté l’adolescence et est devenu adulte en écoutant The Business of Art ou So Jealous. Les soeurs Quin tiennent à tisser des liens étroits avec leurs fans, une communauté qui n’a cessé de croître. Contrairement à bien des artistes, elles alimentent elles-mêmes leur blog et leur page Twitter.
"Sous certains aspects, je n’aime pas trop les sites communautaires: le voyeurisme, la vacuité de certains échanges qu’on y trouve", commente Tegan. "Pour nous, les blogs sont moins des moyens de parler de nos vies privées que des moyens de faire la promotion d’artistes que nous aimons et de causes qui nous tiennent à coeur, d’annoncer nos tournées. C’est aussi un excellent moyen de parler directement à nos fans sans que nos propos soient filtrés par un journaliste."
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