Think About Life : We are family

Think About Life s’est forgé une réputation enviable depuis la sortie de son premier album éponyme en 2006. Non seulement grâce à sa musique accrocheuse aux accents funk et électro, mais aussi à cause d’une présence scénique électrisante qui n’est pas étrangère au charisme du chanteur Martin Cesar. Avec le deuxième album de la bande, intitulé Family, ce qui était une expérience pop à haut voltage est devenu un exercice beaucoup plus raffiné. Même sur scène, le groupe nous offre maintenant une performance beaucoup moins brouillonne.

"Pendant l’année 2009, nous avons eu l’impression de connaître une grande évolution, un gros boost, indique le chanteur natif de l’archipel des Seychelles, dans l’océan Indien. À nos débuts, il y avait plus d’improvisations et c’était très spontané. Maintenant, on est en mesure d’amener sur la scène une formule très efficace. On est quand même loin du concept scénique théâtral, où tout est placé et figé. On reste un groupe qui se concentre sur la dimension entertainment!"

Une maturité qui s’est aussi traduite dans la composition du nouveau répertoire, que TAL a pris soin de laisser mûrir. La production de Family est complexe et détaillée tout en étant homogène; elle offre un amalgame de citations musicales liées par le funk et le soul. "C’est une réalisation très précise. Nos idées étaient bien définies. Graham (Van Pelt, arrangeur, guitariste et claviériste) est de ceux qui exposent sans difficulté leur pensée musicale. Rien n’a été laissé au hasard. Il fallait respecter cette vision musicale sur scène. Trouver le moyen de bien reproduire cette musique et d’additionner à notre spectacle des éléments qui allaient embellir, visuellement parlant, notre performance. On reste surtout fidèles à l’esprit du groupe et à nos valeurs."

L’aventure Think About Life a débuté lorsque Graham Van Pelt – boulimique de musique et de conception sonore qui officie au sein du groupe Miracle Fortress – et le batteur Matt Shane – illustrateur de métier – se sont unis pour monter un spectacle en 2005. Tout de suite, le tandem pense à Martin Cesar, alors que ce musicien s’exerce avec son projet musical Dishwasher. "J’avais déjà entendu le travail de Graham à l’époque, se rappelle-t-il. Je crois que je lui avais tout simplement envoyé un courriel pour lui dire que j’étais intéressé par ce qu’il faisait. Notre première rencontre, pour moi, a été une révélation. On s’intéressait beaucoup à l’afrobeat et à la scène no wave aussi. Même la musique minimaliste et Philip Glass étaient au centre de nos conversations."

Une atmosphère de création où le caractère intellectuel semble s’être fondu dans une dimension ludique que cultive toujours Think About Life, autant dans son esthétique que dans son discours. On ne peut passer à côté de cette aura positive sans être idéaliste qui semble fondée sur les vertus salvatrices de la pop. "Je pense que c’est dans cet état d’esprit que je me présente sur scène, relate Martin Cesar. Il faut donner un show et c’est surtout important d’être naturel. D’être soi-même, c’est tout. En fait, il y a beaucoup d’amour dans ce que nous faisons!"

MÉTAMORPHOSE ET RÊVE AMÉRICAIN

Quelques changements sont survenus, il y a quelques mois, alors que la formation a accueilli dans ses rangs la chanteuse Caila Thompson-Hannant (Miracle Fortress) et un nouveau batteur, Greg Napier, qui est venu remplacer Matt Shane. "Matt est aussi un peintre. Il voulait retourner à l’université. Avec la tournée, c’était devenu impossible de concilier les horaires. Il y a très peu de batteurs qui ont son style. Nous connaissions Greg et son groupe Special Noise depuis un certain temps. Son premier spectacle avec nous, c’était lorsque nous avons joué avec Franz Ferdinand. Une soirée exceptionnelle! Graham et moi, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. On était sûrs qu’il allait y avoir une petite période d’adaptation. Mais Greg! Il a fait un travail épatant et tout était parfait! Il a fait un boulot fantastique, c’était magique!"

Est-ce que cette magie opérera sur la scène américaine, où le groupe tente une percée? "Là-bas, soit les réactions sont très positives, soit c’est l’inverse, indique-t-il. Je crois que les critiques se cassent la tête pour essayer de cerner ce que nous faisons. On nous compare souvent à TV on the Radio. C’est peut-être flatteur, mais je ne vois aucune ressemblance."

À écouter si vous aimez /
LCD Soundsystem, Michael Jackson et The Go! Team