La Roux : La Roux tourne
Musique

La Roux : La Roux tourne

La Roux entame l’année avec une tournée impressionnante où les dates se bousculent. La rançon de la gloire pour la rousse Elly Jackson, qui poursuit sa conquête avec son partenaire Ben Langmaid.

L’automne dernier, elle prenait d’assaut la scène du Studio Juste pour rire lors d’une visite pour soutenir la sortie de son premier album éponyme. Pourtant, c’est à se demander si Elly Jackson conserve encore un souvenir précis de cette dernière visite. Alors qu’elle multipliait les spectacles en Europe depuis plus d’un an, après les succès conjugués des simples Bulletproof, Quicksand et In for the Kill dans son Angleterre natale, elle a pu constater les imprévus du métier. Sous les traits de La Roux, et en compagnie de son complice Ben Langmaid, elle a enfilé les spectacles sur le pilote automatique tellement elle était éprouvée par un vilain virus qui ne semblait pas vouloir lui donner de répit. Au moment de l’entrevue, la colorée interprète se remettait d’ailleurs d’une grippe qui l’a contrainte au repos complet il y a quelques semaines.

"Ça va beaucoup mieux maintenant, indique-t-elle. Je souhaite que cette prochaine visite chez vous soit moins éprouvante. L’année dernière, je ne peux pas dire que j’ai été en mesure d’en profiter comme je l’aurais souhaité. J’ai été malade durant toute cette tournée. Ce n’était pas facile de monter sur la scène chaque soir, j’étais épuisée."

La rencontre et un alter ego

C’est à Londres, à Brixton, qu’Elianor "Elly" Jackson, fille de deux comédiens, vit ses premières expériences musicales. Autour d’elle – dans ce quartier qu’elle décrit comme étant avant tout très bruyant -, le dance hall et le reggae forment une trame sonore ambiante bigarrée. Jackson, elle, est plutôt passionnée par sa guitare acoustique, qu’elle trimbale partout. "La première fois que je suis montée sur une scène, c’était dans un petit pub du sud de Londres lors d’une soirée micro ouvert, se rappelle-t-elle. J’avais pris mon courage à deux mains, j’ai interprété mes compositions et fait quelques covers. J’adorais la musique folk. Tu n’en reviendrais pas si tu entendais ça aujourd’hui. Ça n’avait absolument rien à voir avec La Roux. Je pense que je m’exprime beaucoup mieux aujourd’hui, en tant qu’interprète, dans cet univers musical ponctué de synthés. Si j’avais persisté à faire de la musique folk, je ne crois pas que je serais allée très loin avec ma guitare."

C’est il y a cinq ans, lors d’une fête pour le jour de l’An, qu’elle a rencontré le musicien Ben Langmaid. "Ça a cliqué immédiatement entre nous, résume-t-elle. Nous avons passé beaucoup de temps au début à composer des chansons à la guitare acoustique. Après un certain temps, on s’est vite rendu compte que ça ne fonctionnait pas. Ce n’était pas le son qui convenait. Après quelques essais, le dance music et la pop synthé des années 80 ont fini par nous influencer beaucoup plus que la musique folk que j’écoutais constamment."

Après un premier démo pour la chanson Bulletproof, Elly donne naissance à La Roux, qui semble incarner le rôle de l’alter ego artistique tant souhaité pour la jeune interprète qui a baigné dans le monde du théâtre fréquenté par ses parents. "La Roux est très différente d’Elly, constate-t-elle. Je n’y avais pas pensé au départ. Ben et moi, nous étions surtout motivés à bâtir un répertoire. Le reste, c’est de la fantaisie, un accident de parcours. Lorsque tout est en place, que je revêts un costume ajusté et que je deviens La Roux, je dois t’avouer que c’est beaucoup plus facile pour moi de faire une performance. Elle a du caractère, La Roux."

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