Basia Bulat : Le coeur à la bonne place
Musique

Basia Bulat : Le coeur à la bonne place

Le flirt entre Montréal et la Torontoise Basia Bulat se poursuit: la belle folkeuse vient nous présenter son nouvel album, enregistré ici même.

Basia Bulat est passée nous rendre visite à quelques reprises ces derniers temps. En première partie de Patrick Watson au Métropolis en décembre dernier, au Il Motore il y a un an… La Torontoise a trouvé à Montréal un cocon de création où elle a enregistré son premier album (Oh, My Darling, finaliste au Polaris 2008) et le plus récent, Heart of My Own, lancé le 26 janvier dernier sous étiquette Secret City Records. Toujours épaulée par Howard Bilerman de l’Hotel2Tango, Basia réitère la proposition d’un folk sensible aux orchestrations luxuriantes, porté par un vibrato qui papillonne. Il y a dans ses compositions quelque chose d’à la fois ancien et moderne, raison pour laquelle l’autoharpe lui sied bien. "C’est un instrument que j’affectionne pour la diversité qu’il permet d’acquérir, dit celle dont le jeu est influencé par celui de la Carter Family – par Sarah Carter plus spécifiquement. L’autoharpe est à la fois délicate et rustique; le son émis a quelque chose de magique et d’enraciné en même temps."

Mis à part la présence accrue de cet instrument et des arrangements éclectiques, on remarque sur Heart of My Own une assurance gagnée au fil des tournées. "Je n’avais pas encore voyagé beaucoup avant de vivre de ma musique, confie l’ancienne étudiante en langues et littérature. Quand tu es sur la route, tu vis des moments extraordinaires, tu vois des choses magnifiques, mais tu réalises aussi, à travers tout ça, qu’il y a beaucoup de tristesse dans le monde. Alors tu prends mieux la mesure de ton bonheur, qui devient une forme de bonheur tempéré, qu’on ne tient pas pour acquis. Tu es heureux tout en sachant que des choses moins lumineuses se déroulent dans le monde."

Le titre du gravé réfère aussi à cette dualité: "Heart of My Own est, pour moi, une expression qui signifie que même si on est, à la base, quelqu’un d’assez sensible, on peut en tirer une certaine force, arriver à rester soi-même à travers tout ce qui arrive. Cette idée et la chanson qui porte aussi ce titre sont assez emblématiques de l’album."

Fraîchement rentrée d’une petite virée en Europe, Basia Bulat envisage déjà la tournée suivante, qui la mènera par chez nous. "Je suis revenue hier! Après l’entrevue, je vais prendre le téléphone et essayer de joindre mes amis musiciens montréalais pour leur demander de venir faire une chanson ou deux avec moi au spectacle."

Généreuse, elle anime la scène d’une présence chaleureuse. "Les gens sont occupés, ils ne sont pas riches et n’ont pas énormément de temps… Quand ils viennent voir ton show, ils te font une fleur et je leur en suis reconnaissante." Avec beaucoup de naturel, la voix de Basia s’élève, bien fluide, pour révéler les secrets enfouis: "La musique me permet d’exprimer tout ce que je ne sais pas dire autrement. C’est pour cette raison que j’aime tant en faire et en écouter; j’y trouve quelque chose de libérateur."

À écouter si vous aimez /
Joni Mitchell, Martha Wainwright, Katie Moore