Ebony Bones! : Ebony à l’os
La furie Ebony Bones! débarque pour la première fois en ville avec sa troupe multicolore. Show devant!
Elle est allumée, excentrique et sapée comme un sapin de Noël. Accompagnée de son coloré cirque de huit musiciens, la chanteuse britannique Ebony Bones! (née Ebony Thomas) présentera un premier concert à Québec le lendemain de son passage à Montréal, un très bon coup d’Antenne-A et du Cercle. Cela dit, ce ne sera pas son premier passage en sol canadien. "Quand j’avais 11 ans, mes parents m’ont emmenée au Caribana Festival de Toronto, un événement dix fois plus gros que le malfamé Notting Hill Carnival de Londres. J’ai été fascinée par les couleurs et l’esprit rebelle qui y régnait", se souvient cette ancienne actrice, fille d’un père disquaire spécialisé dans le punk et le reggae et d’une mère qui travaillait dans le milieu de la mode.
Ebony Bones! sur scène, c’est un peu la rencontre du Tasmanian She-Devil avec Bootsy Collins ou le fruit d’un one-night stand entre Prince et Santigold… Un show hyper-dynamique au ton criard, croisement entre le punk tribal de Bow Wow Wow et le funk psyché de Funkadelic.
Ayant grandi à Londres dans le quartier multiculturel et parfois très tendu de Brixton, Ebony Bones! fréquente d’abord une école pour futurs comédiens où elle croise entre autres une certaine Amy Winehouse. Cette formation lui permet de tâter du théâtre, notamment du Shakespeare, et d’obtenir un rôle dans la sitcom britannique Family Affairs (rôle qu’elle tiendra de 1998 à 2005), avant de bifurquer vers la musique. "Plus jeune, je n’étais pas intéressée à devenir une chanteuse, je crois qu’elles sont trop facilement jetables. Je rêvais plutôt d’être une artiste, j’ai toujours eu un esprit très créatif. Londres est un aimant pour les excentriques et j’ai grandi dans ce quartier d’où sont issus les Clash, Bowie et un tas d’autres: Brixton, un endroit où se côtoient Blancs, Noirs et Asiatiques. Il y a eu de nombreuses émeutes raciales au début des années 80. Il y avait pas mal de ségrégation, mais c’est à travers la musique que tout le monde arrivait à se rejoindre", explique celle qui, du même souffle, avoue être une piètre comédienne. "J’en avais marre d’être comédienne et de jouer des rôles que d’autres ont créés pour moi, je voulais créer mes propres scénarios, imaginer mon propre personnage et peut-être inciter d’autres personnes à faire la même chose. En plus, je me sentais seule à l’époque et j’avais envie de connecter avec plus de gens." Des rencontres fortuites, notamment avec l’ex-batteur des Damned Rat Scabies, et ses nombreux contacts lui permettent ensuite de faire le saut du théâtre à la musique sans y perdre une plume.
Un changement de cap bénéfique qui vaut la peine d’être entendu – son premier album Bone of my Bones en est un exemple probant -, mais surtout d’être vu! "Sur scène, je me permets de régresser, de redevenir cet enfant de cinq ans qui mimait des commerciaux devant son miroir, une petite émeute sur pattes. J’ai gardé un certain optimisme enfantin, c’est important de conserver cet état d’esprit parce que la vie et la société font tout pour t’en sortir. En spectacle, je me présente accompagnée d’un petit village. La scène m’appartient."
À voir si vous aimez /
Bow Wow Wow, Santigold, Funkadelic