Misstress Barbara : Misstress contre Barbara

"Dans mes sets, je joue seulement la musique que j’aime, et les organisateurs du Bal de neige savent très bien avec qui ils font affaire avec moi. Je ne jouerai pas du Black Eyed Peas! D’habitude, les gens sont au courant que ça peut être très underground…" laisse planer d’emblée Misstress Barbara – de son vrai nom Barbara Bonfiglio – au sujet de sa visite à Ottawa. Lors de cette performance, donc, la disc-jockey fera part de ses coups de coeur (dont une récente parution de l’Américain Claude VonStroke) et présentera le fruit du travail réalisé par une poignée de remixeurs prestigieux sur sa pièce Four on the Floor, disponible sur I’m No Human, premier album de Misstress Barbara, la chanteuse. Il ne faut toutefois pas s’attendre à la voir prendre le micro pendant la soirée. "I’m No Human, je ne l’ai pas fait en tant que DJ, je l’ai pensé en tant qu’auteure-compositrice-interprète. J’ai gardé le même nom, mais c’est différent. C’est la raison pour laquelle j’essaie de différencier mes deux carrières: il y a Misstress Barbara, DJ set, et Misstress Barbara, live. Pour l’instant, ça peut créer des frustrations auprès de mes fans, mais éventuellement, j’espère que ce sera clair que je fais ces deux métiers en parallèle", souligne une Barbara aussi catégorique à ce propos que sur la question des DJ qui fraient, comme elle, avec la composition. "J’en connais plein qui écrivent des chansons, qui lancent un CD puis partent en tournée pour "spinner" leurs propres tounes… Je n’ai pas de respect pour ça. Je ne nommerai pas de noms, mais il en pleut!" lance avec irritation Barbara avant de s’excuser. "Je m’emporte parce que les gens ont le respect à la mauvaise place. Contrairement à Tiësto [elle fait référence au récent album Kaleidoscope, où Tiësto collabore avec entre autres Nelly Furtado], qui a fait un album de chansons qui ne sont pas à lui, moi, ce sont MES chansons. Lui, il n’a rien fait. Rien."

Si I’m No Human connaît une belle vie au Québec, il en est autrement dans les autres provinces du Canada. "Présentement, si j’ai eu du succès, c’est grâce au Québec. Le Canada anglais ne comprend pas l’album. Le jour où j’aurai du succès en Europe, ce sera plus facile de faire jouer Misstress Barbara dans le reste du Canada", espère la chanteuse, qui planifie le lancement de cette galette sur le Vieux Continent d’ici le début de l’été. Reste seulement à savoir si, à l’avenir, l’interprète privilégiera le micro aux platines. "J’ai pas mal fait le tour de la cour en tant que DJ. Mais le jour où je dirai que j’ai fait le tour de ma carrière en chanson n’est pas pour demain… Les défis sont encore très nombreux", conclut-elle.

À écouter si vous aimez / Booka Shade, le hard beat, danser toute la nuit