La Patère Rose : De la pop colorée
Depuis deux ans, le groupe La Patère Rose s’est forgé peu à peu une place de choix parmi la scène émergente au Québec, grâce à sa musique électro-pop pimpante et festive. Regard sur une formation en devenir.
Envolées pianistiques, mélodies savantes, bidouillages électroniques, plume onirique, fougue contagieuse, voilà ce que réserve le fameux trio sherbrookois sur son succulent gravé éponyme, paru en mars 2009. Une première offrande mature, énergique et sensible qui émane sans contredit d’un travail de longue haleine et de fastidieux compromis, et qui au final se démarque du paysage musical, souvent terne et galvaudé. Depuis leur couronnement aux Francouvertes en 2008, les musiciens n’ont pas chômé: plusieurs prestations à travers la province et une signature avec l’étiquette de l’heure Grosse Boîte (Le Husky, La descente du coude, Coeur de pirate). "Nous, c’est ce qu’on voulait au départ! Et on a été chanceux, car c’est ça qu’on a eu. On aime vraiment la façon de travailler de Grosse Boîte, car elle nous laisse carte blanche pas mal sur tout. Mais nos idées doivent tout de même être approuvées. Il faut le dire, on se sentait vraiment cools d’être avec eux!" s’exclame au combiné la chanteuse Fanny Bloom.
C’est durant les nombreuses séances d’enregistrement que La Patère Rose, formée de la chanteuse-pianiste Fanny Bloom, du claviériste-échantillonneur Roboto et du batteur-DJ Kilojules, deux membres de la formation électro-jazz Misteur Valaire, a eu à concevoir une ligne directrice dans le but d’unir des univers musicaux parfois dichotomiques. "Au début, quand on a commencé à enregistrer, il n’y avait pas de ligne vraiment définie. C’est en étant au studio jour après jour qu’on n’a pas eu le choix d’être dans le même minding, ce qui a contribué à poursuivre dans la même direction, explique la musicienne. On est quand même trois musiciens qui ont des goûts différents, moins maintenant, mais au départ, je te dirais qu’on n’avait pas le même background musical. Donc, on était un peu éparpillés dans nos directions. C’est en réalisant l’album que ça a pris forme, que tout s’est placé."
Leurs musiques carburent visiblement au bonheur juvénile. Tantôt on se berce au son du piano classique de Bloom sur Chamord-sur-mer-l’épilogue, Duchesse ou Duet Tacet et tantôt on se voit trémousser au rythme des mélodies électro-rock de Roboto et Kilojules sur Jessicok ou Décapote. Une cohabitation parfaite.
Forte du succès radiophonique depuis un an des pièces PaceMaker et La Marelle, La Patère Rose a entrepris une longue tournée pour se faire connaître davantage au Québec. "Être un trio nous permet de garder une certaine fébrilité sur scène, une intensité brute, confie la chanteuse. Le fait aussi d’avoir un album nous permet d’utiliser différents samplings durant le spectacle. On ne peut pas toujours traîner quatre choristes avec nous! On aime réarranger nos pièces, les mettre à jour. Ça nous divertit et ça permet au public d’entendre autre chose que ce qui est sur l’album."
À écouter si vous aimez /
Émilie Simon, Lykke Li, Camille