Stéphane Côté : N’ayons pas peur des mots
Stéphane Côté nous donne des nouvelles et s’apprête à remonter sur scène pour trois soirs consécutifs à L’Intendant.
Avec un troisième disque en carrière, Stéphane Côté continue son chemin dans la chanson d’expression française, et à son rythme. Pour lui, il n’est pas question de se travestir en chanteur populaire. Ce sont les mots qu’il affectionne avant tout. "La chanson, c’est mon dada depuis longtemps. Je ne serai jamais un chanteur engagé, ni un artiste déchiré ou tourmenté. J’ai quelque chose à dire, mais c’est dans la manière de le dire qu’on se distingue tous. Dans mon cas, peut-être qu’il y a trop de mots!" dit-il à la blague tout en se rappelant une anecdote.
"Une spectatrice est venue me voir un soir après mon spectacle pour me dire que c’était très bon, mais qu’il y avait trop de mots! J’ai bien ri et lui ai répondu que j’essaierais d’en enlever quelques-uns la prochaine fois! Sérieusement, je vois l’interprétation comme une façon de communiquer des émotions particulières à l’aide de chansons. On peut toucher les gens de plusieurs façons. Ils ne sont pas nécessairement obligés de tout comprendre et de tout saisir intégralement. Ils peuvent aussi se laisser guider par leur propre instinct. Avec une chanson, on peut parfois se laisser toucher par une seule phrase ou encore quelques mots. Ce que je recherche, c’est d’amener les gens quelque part, ailleurs."
Surtout à mille lieues de la chanson populaire qui se montre trop sucrée au goût de cet auteur qui se cantonne dans la tradition. Ses talents dans l’écriture l’ont même amené jusqu’au Festival en chanson de Petite-Vallée en 1999, où il a remporté les grands honneurs. "Ça fait plus de 10 ans maintenant, mais je ne regrette pas la suite. Je n’en souffre pas. On se bat peut-être plus à titre d’auteur pour aller chercher son public. Mais j’ai encore beaucoup de plaisir à faire ce métier-là et je peux même voyager avec mes chansons."
En effet, l’automne dernier, Stéphane Côté a pu se permettre de sillonner la Suisse, en plus de faire une visite à Paris, avec son dernier album, qui s’intitule Des nouvelles. Une production réalisée par Alain Leblanc (Jean-Pierre Ferland), dont les arrangements habillent avec justesse les mots de l’auteur. "En Europe, c’est très différent d’ici. En Suisse, par exemple, je me suis retrouvé sur scène quatre soirs et c’était toujours plein. Ce n’est pas parce que j’y suis très connu. Il y a un public pour ce répertoire et les diffuseurs, eux, entretiennent un créneau bien précis. Ici, chaque lieu de diffusion est beaucoup plus éclectique dans sa programmation, c’est normal. Il faut dire que là-bas, c’est un marché qui est beaucoup plus vaste."
Affilié aux Productions de l’onde que dirige l’auteur-compositeur-interprète Bori, Côté retournera d’ailleurs en Suisse au mois de juin prochain avec Chloé Sainte-Marie dans le cadre du Festival Pully-Lavaux. D’ici là, il sera de retour à L’Intendant en plateau double en compagnie de l’interprète française Agnès Bihl, le 28 février.
À écouter si vous aimez /
Claude Gauthier, Bori, Jacques Brel