Woodpigeon : Il était une fois, dans un musée
Musique

Woodpigeon : Il était une fois, dans un musée

Woodpigeon nous offre un véritable conte de fées orchestral et signe un petit chef-d’oeuvre avec Die Stadt Muzikanten.

Avec un effectif de 11 musiciens (et parfois même jusqu’à 16 sur scène), Woodpigeon a toutes les raisons d’être productif. Il y a de ça à peine un an et demi, la formation de Calgary nous proposait Treasury Library Canada, une collection de chansons extraites des tiroirs de Mark Andrew Hamilton, fondateur du groupe. Un recueil de textes écrits en parallèle et qui relataient le parcours accompli par le collectif depuis sa fondation en 2005. D’emblée, Hamilton nous avoue tenir un journal depuis cinq ans. Une compilation d’anecdotes de voyage et de tournée, ou encore de sessions d’enregistrement en studio. "L’année passée, à la même date, laisse-moi voir… J’enregistrais des pistes à la guitare dans le studio d’Aaran Fischer (le réalisateur) pour cet album."

Il était à Calgary, de retour d’une tournée en Allemagne, et il avait déjà écrit la majorité des chansons qui se retrouvent sur Die Stadt Muzikanten – titre emprunté au conte des frères Grimm Die Bremer Stadtmuzikanten -, un troisième album que le groupe nous a offert en janvier. Le musicien redécouvrait là-bas ses propres racines et a élaboré un album thématique savamment orchestré. "L’album s’ouvre avec la pièce-titre et c’est en hommage à mes grands-parents qui sont venus d’Autriche au Canada à l’époque, précise-t-il. C’est un regard sur mes origines et ce que je suis devenu."

Composées à partir de simples chansons folk guitare-voix, les orchestrations qui accompagnent les textes évocateurs d’Hamilton nous font souvent penser au travail de Sufjan Stevens. Xylophone, instruments à vent, claviers et diverses percussions tissent une trame sonore parfois onirique qui s’apaise avec les harmonies vocales. Pour compléter cet exercice, la formation a eu accès à une acoustique ainsi qu’à un environnement de prédilection.

"Nous avons eu accès au Cantos Music Foundation à Calgary. C’est un musée qui regroupe l’une des collections de claviers les plus imposantes en Amérique. Ça va des clavecins au Mellotron, jusqu’à certains modèles de synthétiseurs qui n’ont jamais été commercialisés. Il faudrait que tu voies ça. J’y ai même vu un clavier qui datait de la fin du 16e siècle, mais celui-là, c’était pas touche! Nous avons été très chanceux d’avoir accès à ce lieu. L’acoustique y était fantastique. D’être entourés d’autant d’instruments et de pouvoir en utiliser quelques-uns, ça, c’était très inspirant. Pour certaines sessions d’enregistrement, ce n’était pas facile de choisir!"

Un rêve qui s’est exaucé pour les musiciens, qui ont pris un plaisir fou à réaliser un disque qui saura se distinguer par sa facture sonore. "Les arrangements, c’est une façon de mettre de la couleur sur un film en noir et blanc, illustre Fisher. Je laisse venir les idées, je ne m’acharne pas sur la composition. De toute façon, je ne serais pas capable d’écrire les musiques. C’est pour cela que je m’entoure de plusieurs musiciens qui font tout à ma place!" conclut-il en riant.

À écouter si vous aimez /
Sufjan Stevens, Belle & Sebastian, Iron and Wine