Kevin Parent : Lien de parenté
Kevin Parent retrouve Kevin Parent sur son album intitulé Kevin Parent.
Après l’expérience du disque en anglais, Fangless Wolf Facing Winter paru en 2007 chez Audiogram, Kevin Parent est passé chez Tandem avec un album en français tout simplement titré Kevin Parent. Un disque intimiste où la sobriété est de mise, où les ambiances éthérées côtoient un folk quelquefois plus rugueux, où la Gaspésie est encore une fois au coeur de l’oeuvre du populaire auteur-compositeur. "Le disque devait s’intituler Miguasha ou Naufrage urbain, précise l’auteur-compositeur. Miguasha, ça vient de par chez nous, ça veut dire "falaise rouge" en micmac. Quand est venu le temps de faire la sélection des chansons pour l’album, il y avait pas mal de morceaux consacrés à la Gaspésie et à la mer. Mais quand on a dû trouver un visuel pour le disque, c’est devenu plus compliqué. Et comme je n’avais pas été en Gaspésie de l’été, je trouvais ça plate de parler d’un endroit aussi beau et de ne pas être capable de rendre justice au concept de Miguasha comme il le méritait. Donc, j’ai mis ça sur le back burner et je me suis dit: "Next album I’m gonna have more to say and I’m gonna finish the songs de cette place-là." Puis j’me suis dit: "D’la marde, j’ai jamais fait d’album éponyme, on va prendre une photo qui représente un peu le gars et les chansons et that’s it!"" résume Kevin Parent avec le franc-parler qu’on lui connaît.
Basé à Montréal depuis plusieurs années, le chanteur admet avoir souvent le blues de sa région. Vous pouvez sortir Kevin de la Gaspésie, mais pas la Gaspésie de Kevin. "La Gaspésie est toujours au coeur de mes chansons, comme sur tous mes disques. C’est juste que là, je passe plus de temps en ville, et quand je prends la peine de m’asseoir pour écrire une toune sur la Gaspésie, c’est qu’elle me manque. Avant, je vivais là-bas, donc j’avais pas besoin d’en parler avec des noms de lieux bien spécifiques, ça transpirait tout naturellement dans mes paroles ou dans mon approche. Là, c’est parce que j’en suis loin que j’ai besoin de mettre des noms et des images plus fortes sur les lieux dont je parle dans mes nouvelles chansons. C’est comme ta blonde: quand t’es loin d’elle, tu t’ennuies et tu lui écris; et quand t’es avec elle, tu prends pas toujours la peine de lui rendre hommage."
Si la Gaspésie est bien présente sur ce disque, l’amour, l’amitié, les joies et les peines font aussi partie des préoccupations de Kevin Parent. Cela dit, le musicien semble porter un regard un peu plus mature sur la vie en général. "C’est l’histoire d’un gars de 36 ans qui traite des sujets dont il a toujours traité mais qui a un regard différent. Le regard d’un gars qui a appris des vieux routiers comme Armand Vaillancourt, Jean-Pierre Ferland ou Zachary Richard et qui a trouvé une façon un peu plus posée d’exprimer ses idées sur l’amour, les relations, l’humour… On a beau retourner ça de tous bords, tous côtés, on va continuer à parler de l’amour, des ruptures, de la vie, quoi. J’ai juste appris à moins dramatiser. Finalement, c’est plus l’angle qui change que le sujet."
À écouter si vous aimez /
Zachary Richard, Francis Cabrel, Leonard Cohen