Louis-Philippe Robillard : Baptême de l’air
Louis-Philippe Robillard a lancé son premier album le mois dernier. L’exaltation des premières fois maintenant retombée, Le Café des oiseaux revêt une toute nouvelle signification.
Guillaume Moffet
Si vous connaissez un tant soit peu l’auteur-compositeur et interprète Louis-Philippe Robillard, vous ne serez pas surpris qu’il ait tenu à rencontrer le Voir au Umi Café sur Somerset, en périphérie du Chinatown ottavien. Cette brûlerie équitable aux clients aussi hétéroclites qu’engageants constitue un bon point de départ pour caractériser le jeune homme de 21 ans qui a vécu un début 2010 pour le moins probant avec la parution du Café des oiseaux, très éloquent premier album de rock inspiré par ce que le Québec a fait de meilleur ces dernières années. Si Robillard ne retient de cette expérience qu’un dense brouillard d’entrevues promotionnelles et de poignées de main anonymes, il a saisi, au fil des rencontres, le vocabulaire approprié pour mieux définir son oeuvre. "Maintenant, le Café des oiseaux prend la définition d’un refuge, un peu comme le café dans lequel on se trouve. [Albert] Camus parlait dans un de ses recueils d’un endroit dont on revient, pas un endroit où l’on va. C’est ça, le Café des oiseaux: un endroit sans grande tangibilité qui permet une foule d’opportunités", finit par affirmer l’auteur-compositeur originaire de Hull mais résidant à Ottawa.
Avec une myriade de concerts en Ontario français et des participations aux festivals Les Francouvertes et Vue sur la relève de Montréal déjà prévus à l’horaire, les prochains mois s’annoncent fort chargés pour le chanteur. Des rumeurs favorables le verraient également au début de l’été fouler la scène du Festival franco-ontarien ainsi que des FrancoFolies de Montréal, mais rien n’est coulé dans le béton. En fait, un léger parfum d’improvisation plane au-dessus de la carrière de Robillard, ce qui semble tout à fait lui convenir. "Pour être parfaitement honnête, j’ai aucune idée d’où je me vois avec l’album dans six mois. En mai, je prévois partir avec mon à sac à dos pour faire le sud de la France et l’Espagne jusqu’au Maroc, jouer dans les rues et vivre au rythme des différentes cultures. Par la suite, ce sera l’été, les spectacles seront là; les festivals seront déterminants. Je me dis tout le temps que peu importe ce qui arrive, je fais ce que j’ai à faire…" assure, avec la sérénité d’un vieil homme, le poète au regard rêveur.
À écouter si vous aimez / Les Colocs, Richard Desjardins, Karkwa