Moran : C'est bon pour le Moran
Musique

Moran : C’est bon pour le Moran

Jean-François Moran présente sur scène son tout dernier Mammifères, l’album qui pourrait bien être celui de la consécration.

"La différence avec le premier album? Je dirais que je me sens moins seul maintenant, autant pour faire le disque que pour le porter ensuite. J’ai une équipe qui m’entoure, c’est plus un trip de gang et ça change beaucoup ma vision des choses", annonce Moran lorsqu’on lui demande de comparer son premier disque Tabac, album qui a obtenu un beau succès d’estime auprès des médias et d’un certain public à sa sortie en 2006, et le tout récent Mammifères, lancé au début de l’année. "Pour le premier disque, j’étais un peu timide. Je venais d’apprendre à jouer de la guitare, à commencer à chanter, je ne connaissais pas beaucoup de musiciens, je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais. Depuis j’ai beaucoup joué ici et en France et ça m’a permis de démystifier tout ça. J’ai moins peur de partager mes chansons avec d’autres. Ça m’a rassuré pour la création de Mammifères", avoue le gagnant du titre de l’auteur-compositeur de l’année 2005 pour Ma première Place des Arts.

Malgré les nombreuses accolades, Jean-François Moran a souvent dit à qui voulait l’entendre qu’il se considère davantage comme un auteur que comme un chanteur. "Je commence à voir les choses autrement. J’ai débuté dans ce domaine assez tard et je considérais que je n’avais pas encore franchi assez d’étapes. Mais depuis quelque temps, quand je répète avec les gars, qu’on fait des affaires un peu plus complexes et que j’arrive à suivre, je me dis que ça va et que je n’ai plus à être complexé. Aussi, je me fais demander d’interpréter d’autres chansons que les miennes, donc je me dis que quelque part, je dois être vu comme un chanteur. C’est peut-être de la fausse modestie, je ne sais pas… Mais je me suis toujours vu plus comme un écrivain qu’autre chose."

En effet, il est assez rare de tomber sur des textes aussi travaillés et nuancés que ceux de Moran, au Québec du moins. Ses paroles, chantées avec une voix grave sur un ton un peu lancinant et langoureux, enrobées d’une instrumentation aérienne et vaporeuse aux accents folk moderne, pourraient très bien avoir autant d’impact sans aucune musique. "Je suis poète et musicien, l’un ne va pas sans l’autre", précise celui qui a commencé à gratter la guitare à l’âge de 30 ans, il y a quelques années seulement. Cela dit, il touchait déjà au piano auparavant. "J’ai appris à jouer le piano vers l’âge de 23 ans parce que je voulais monter un show avec mon ami (le comédien et animateur) Stéphane Bellavance et six mois plus tard, je me retrouvais sur scène à présenter nos chansons! On a même donné quelques shows à Montréal. En fait, de cette période il est resté la chanson Needs, un des trois titres en anglais qu’on retrouve sur Mammifères. Mais pour le reste, c’était vraiment mauvais!"

Moran est heureusement plus confiant en ce qui concerne ses nouvelles chansons. C’est donc avec une belle assurance qu’il s’apprête à défendre Mammifères sur scène. En petit comité, entouré de ses complices Thomas Carbou et Sly Coulombe, Moran présentera au Verre Bouteille son nouvel effort, histoire de briser la glace avant une série de concerts que le trio donnera à Montréal et en région.

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