Renan Luce : Fais ton cinéma
Musique

Renan Luce : Fais ton cinéma

Renan Luce gère le succès avec sagesse. Avec Le Clan des miros, l’artiste porte un regard éclairé et ludique sur ces petits travers de la vie qu’il a su élucider.

Lorsque Renan Luce a lancé sa carrière avec l’album Repenti, lui-même n’aurait pu prévoir la suite des événements. L’auteur-compositeur-interprète s’est retrouvé au-devant de la scène de la chanson française et fut même consacré aux Victoires de la musique en 2008 alors qu’il y raflait le prix Album révélation de l’année. Même que le chanteur Renaud s’est mis de la partie pour soutenir publiquement celui qui allait épouser sa fille, Lolita. "À cette époque, se souvient-il, je jouais encore dans un café à Paris. Soudainement, voilà Renaud qui apparaît. Je n’aurais jamais cru qu’il serait venu me voir ensuite pour discuter. C’était tout simple comme rencontre. Renaud, c’est vrai, il est timide. C’est une forme de pudeur, un trait de caractère qui me touche beaucoup chez les gens."

Après plus de deux années passées sur la route, il nous revient avec son deuxième disque, intitulé Le Clan des miros. Malgré l’immense succès de Repenti (plus de 750 000 albums vendus), Renan Luce semble vivre très normalement cette suite attendue. "En studio, je n’ai ressenti aucune forme de stress, il n’y avait pas de pression supplémentaire, précise-t-il. J’ai retrouvé mes musiciens et j’ai rappelé Jean-Louis Piérot (réalisateur), qui avait travaillé sur Repenti. Tout y était pour que ce soit confortable. Jean-Louis, il est à l’écoute, c’est un partenaire. Il ne t’intimide pas. Il a le don de s’immiscer dans le processus créatif sans faire trop de vagues. Je serais incapable de travailler avec un réalisateur qui s’imposerait sans équivoque. J’en perdrais tous mes moyens."

Sur cet album, on reconnaît l’auteur par sa plume éclairée, et l’humour, parfois cynique (Grand-père, chanté en duo avec Benoît Dorémus), n’est jamais trop loin. Avec la vidéo qui accompagne La Fille de la bande, Renan Luce dévoile même une version fantoche de Johnny Cash. Une caricature rockabilly qui témoigne de la liberté que s’est accordée l’interprète tout au long de la réalisation de cet album. "Il y a beaucoup plus de citations musicales sur cet album, mais c’est un exercice qui est dépourvu de prétention. Pour la vidéo, ça, c’était mon idée. Je pensais surtout aux spectacles que Johnny Cash a donnés dans les prisons. C’est un personnage immense. Dès qu’on entend cette voix, on sait tout de suite qu’il y a une profondeur d’âme qui l’habite. Sans être du même acabit, disons, j’ai pu m’amuser, sans prétention, à recréer cet univers."

Il y a aussi l’univers du Petit Nicolas, ce personnage de roman pour enfants, illustré et imaginé par Goscinny, qui s’est retrouvé dans l’esprit de l’artiste. Alors que l’oeuvre jeunesse est adaptée au cinéma, le musicien en signe la chanson-thème, On n’est pas à une bêtise près. "C’est Le Petit Nicolas, tout le monde a lu cette histoire. Lorsque j’ai reçu cette offre, je ne pouvais pas la refuser. On me donnait une liberté totale. L’enfance, c’est un thème que j’aborde souvent. J’y reviens constamment. C’est l’innocence et les rêves qui nous habitent à cette période qui demeurent des points de référence pour moi."

À écouter si vous aimez /
Thomas Fersen, Benoît Dorémus et Thomas Dutronc