Bet.e : Nova séduction
Bet.e a trouvé un lieu de prédilection pour nous offrir son premier effort solo sur scène. Elle s’émerveille déjà à l’idée d’ensoleiller le Palais Montcalm pour la première fois.
Elle nous revient en étant aux rênes de sa carrière. Bet.e a pris son temps avant de nous proposer, l’année dernière, son tout premier album solo, intitulé B.coming. Un temps précieux, bénéfique, qui a suivi la fin d’un premier chapitre ambitieux alors qu’elle partageait un succès d’estime dans le duo Bet.e & Stef. "J’ai eu le luxe de pouvoir prendre ce temps-là pour moi, explique-t-elle. Pour faire un ménage intérieur aussi. Le choix du répertoire a été fait dans les mêmes circonstances. Maintenant, je suis impliquée dans toutes les étapes de la création. Ça, c’était nouveau. Mais j’étais prête à faire ça. Je voulais prendre le risque, c’est dangereux, mais il faut prendre des risques."
Sa passion pour la bossa nova et la samba est restée au coeur de sa démarche artistique pop et jazzy. Comment celle qui carbure à cette musique depuis presque 15 ans pourrait-elle faire autrement? Quant au succès de son premier groupe, qui nous semblait rapide, l’interprète nous ramène à la réalité et nous expose son parcours. "À l’époque, lorsqu’on avait décidé de produire notre premier CD, Jazz/Bossa nova, on réunissait le répertoire de deux maquettes, qui elles nous aidaient à trouver des engagements. Les gens ont parfois cette impression que tout est allé très vite pour nous, mais ça nous a pris quatre années de travail pour vendre 50 000 exemplaires de cet album qu’on distribuait nous-mêmes! Vers la fin de ces quatre années, nous avions 150 magasins au Québec qui le vendaient. Par la suite, nous avons signé avec Universal. Avec Day by Day, notre deuxième disque, là, nous avions une machine en arrière de nous. Les choses ont alors décollé plus rapidement."
Pour son album solo, Bet.e est demeurée en lien avec Universal. Une affiliation qu’elle a su conserver. Contrôlant maintenant son répertoire, constitué aussi de ses propres compositions telles que Parts We Hide et À mon réveil, elle a signé les arrangements en plus d’assumer la production. Alors que certains clichés concernant les interprètes vocales sont parfois de mise dans la sphère des musiciens jazz, Bet.e a remédié à tous ces irritants en choisissant de jeunes musiciens.
"Très souvent, les musiciens d’expérience, ils veulent la partition et c’est tout, constate-t-elle. Si ce n’était que d’eux, ils se limiteraient à ça. Ne leur propose pas de nouvelles choses, tu les prends pour leur son, un point, c’est tout. Ils ont fait des milliers de spectacles, pour eux, c’est fini, les répétitions. Moi, je voulais créer des arrangements. Je voulais aller chercher un son. Il fallait répéter. Quand tu n’as pas encore 30 ans, il y a une motivation particulière qui t’anime, une forme d’idéalisme. Il y a encore de l’émerveillement. En tout cas, moi, j’aime être émerveillée encore aujourd’hui! Sur scène, je communique la joie de faire cette musique. Tu ne peux pas faire semblant. Avec ces musiciens, il y a une belle atmosphère, ils ont envie d’être là. Ça se sent et c’est ça qui est important." Sous l’insigne du glamour qu’elle incarne, elle a trouvé la chimie pour communiquer le soleil de sa passion.
À écouter si vous aimez /
Florence K, Sade, Joyce