Bobby Bazini : De Mont-Laurier à Taratata
Bobby Bazini s’apprête à lancer son premier disque, Better in Time. Rencontre avec un homme simple, doué, sur qui on mise gros.
"La situation est un peu folle, confie d’entrée de jeu Bobby Bazini. C’est mon premier blitz d’entrevues à vie. Je ne sais même plus avec combien de journalistes j’ai discuté hier. Je ne compte déjà plus ceux d’aujourd’hui. Mon équipe a réservé presque tout l’étage d’un hôtel pour faire ces entrevues. Je me trouve présentement dans la chambre la plus luxueuse que j’ai vue de ma vie… Mais tu sais quoi? En ce moment, je préférerais être chez ma grand-mère, à Mont-Laurier, dans la tranquillité de la nature."
Bobby Bazini n’a que 20 ans. Il n’a pas vendu un seul album en carrière puisque son premier disque, Better in Time, atterrira sur les tablettes des magasins le 9 mars. Pourtant, le Québécois a droit au traitement réservé aux grandes stars. Tout ça parce qu’un vétéran de l’industrie musicale, quelqu’un au carnet de contacts bien garni, a décelé chez le jeune musicien un potentiel indéniable. Un talent qui pourrait le catapulter au sommet de la scène folk-soul-pop mondiale. "Tout a commencé lorsque j’ai participé à un festival à Mont-Laurier. C’est là que le directeur musical de la station CFLO de l’époque m’a découvert. Il a ensuite parlé de moi à une maison de promotion qui m’a mis en contact avec Cesar Boesten, mon gérant. C’était en 2008, je devais avoir trois ou quatre compositions à mon actif."
Aîné d’une famille nucléaire de sept enfants, Bobby a dû mettre les bouchées doubles, composé une trentaine de chansons pour entrer en studio à l’automne 2009 avec le réalisateur Tino Izzo (Céline Dion, Garou). La machine était enclenchée. Un premier extrait a été envoyé aux radios: la langoureuse I Wonder, une jolie ballade accessible relevée de guitare acoustique, d’orgues et d’une voix très claire, capable de faire passer l’émotion. La réponse a été immédiate. I Wonder a tourné abondamment sur les ondes hertziennes. Si bien qu’on a précipité la sortie d’un premier maxi en décembre 2009 et choisi la date du 9 mars pour le lancement du premier disque complet à travers le Canada sous étiquette Mungo Park. Warner relaiera la galette à travers l’Europe en mai. Une apparition à Taratata est même prévue à la fin du mois.
"Oui, c’est énorme. Composer est devenu un processus plus ardu depuis les récents événements. Je profite de l’expertise de gens qui ont de l’expérience dans le milieu de la musique, mais je suis aussi devenu plus critique envers mon travail. Lorsque je composais chez ma grand-mère, c’était plus facile. Je me remettais moins en question."
Sa grand-mère reviendra fréquemment lors de l’entrevue, comme si Bobby voulait s’assurer que la horde de journalistes rencontrés ces derniers jours accordent à la dame l’importance méritée. "Lorsque mes parents se sont divorcés, je devais avoir 14 ou 15 ans. Nous vivions alors à Montréal, et je me suis réfugié chez ma grand-mère, à Mont-Laurier. Mon père jouait de la guitare, ma mère chantait, mais c’est ma grand-mère qui m’a fait découvrir Johnny Cash. Le personnage m’a tout de suite séduit. C’est aussi chez elle que je me suis mis à écouter du soul: Bill Withers, Otis Redding, Marvin Gaye, Al Green. Elle m’a beaucoup encouragé. Je lui dois énormément."
Souhaitons que ton succès commercial se concrétise, Bobby. Qui sait, peut-être un jour pourras-tu exiger que tes journées promo se déroulent à Mont-Laurier, chez ta grand-mère.
À écouter si vous aimez /
Jack Johnson, John Mayer, Ben Harper