Luc De Larochellière : Le courage des mots
Musique

Luc De Larochellière : Le courage des mots

Sans peur ni pudeur, Luc De Larochellière livre les chansons d’Un toi dans ma tête, doux catalyseur de sentiments amoureux.

À son grand bonheur, Luc De Larochellière s’est retrouvé dans l’oeil de la tornade. Lors d’une récente journée promotionnelle pour annoncer aux quatre vents les mérites du spectacle tiré du disque Un toi dans ma tête, presque tous les médias ont répondu "présent". "J’apprécie le moment, confirme-t-il. Je sais c’est quoi ce métier. On est parfois le centre d’attention et, à d’autres moments, on l’est moins. Je me considère privilégié."

Les projecteurs sont à nouveau braqués sur cet auteur-compositeur-interprète à l’impressionnante feuille de route, car son dernier opus a marqué 2009 de la plus belle des façons, par des chansons riches de mélancolie, mais aussi de courage. L’album s’est retrouvé au sommet de moult palmarès des meilleures parutions québécoises de l’année. "En ce qui concerne les critiques, le projet a été reçu dans le sens de ce qu’on voulait faire. Ensuite, la deuxième vague de satisfaction fut de voir que ça rejoignait les gens, beaucoup de gens. Ce disque-là les touche. Ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps." Luc De Larochellière renoue donc avec le succès, un état de grâce qu’il connaît bien, mais qui ne s’accompagne plus de vertige. "Cette fois, c’est un succès d’adulte. Ce n’est pas le même phénomène qu’à 20 ans. Plus jeune, j’avais ce désir de sortir de l’anonymat, de me faire applaudir. Tandis que maintenant, j’ai davantage le besoin de me sentir utile."

LENTEMENT LA BEAUTÉ

Depuis la sortie du disque, le chanteur accumule les témoignages selon lesquels ses chansons mettent des mots sur des histoires autres que les siennes. "La conclusion, c’est que plus c’est personnel, plus c’est universel. Je me suis permis de dire les vraies affaires et j’ai de vraies réactions." L’amour perdu et la quête qui s’ensuit sont au coeur d’Un toi dans ma tête. "Oui, j’avais vécu une séparation amoureuse importante, à peu près au moment de la sortie de Quelque chose d’animal [en 2004]. Après ça, je me suis laissé vivre. Quand je me suis remis à écrire des textes pour moi, c’est remonté à la surface."

"J’aime ce disque et j’aime chanter ces chansons. J’ai l’impression qu’il se passe quelque chose en moi et que ça passe dans le monde. Je ressens une énergie lorsqu’on présente ce show. C’est une énergie émotionnelle, mais il y a une intensité qui embarque également", explique celui qui s’est entouré sur scène d’Étienne Ratté (percussions, batterie, violoncelle), Daniel Hubert (basse, contrebasse) et Jean-François Bellefeuille (claviers).

En concert, Luc De Larochellière revisite quelques hymnes de jadis. Est-ce qu’un succès comme Cash City trouve une résonance aux côtés des nouvelles chansons? "Oui. On met l’accent sur les mots et ça marche. On a gossé dedans pour faire ressortir l’émotion. Les autres chansons du spectacle ont subi le même genre de lecture, c’est-à-dire qu’on a ramené ça à la voix et au texte pour ensuite bâtir une musique au service de tout ça, avec de l’espace."

À écouter si vous aimez /
Jean-Pierre Ferland, Villeray, Moran