The Souljazz Orchestra : Le coeur dans la tête
Musique

The Souljazz Orchestra : Le coeur dans la tête

Avec son nouvel album, le collectif ottavien The Souljazz Orchestra tente d’offrir la preuve que le jazz peut tout aussi bien provenir du coeur que de la tête.

"Je pense que plusieurs jazzmen font de la musique seulement pour d’autres musiciens jazz. Le jazz est parfois trop cérébral et pas assez senti. Avec The Souljazz Orchestra, on évite à tout prix de tomber dans ce piège-là", assure d’emblée Pierre Chrétien, claviériste et percussionniste au sein du collectif ottavien qui, depuis maintenant un peu plus de cinq ans, crée une jolie commotion dans le milieu jazz international. Avec son quatrième opus, The Rising Sun – neuf pièces d’afro-jazz rayonnant et inventif -, le Souljazz défie une fois de plus les conventions et ose la réinvention. "On a décidé de faire l’album complètement de façon acoustique. On a tous appris de nouveaux instruments et, plutôt que d’utiliser des claviers ou des guitares électriques pour donner de la couleur aux compositions, on se servait d’instruments orchestraux", explique Chrétien. "C’est rassurant de voir que le public et les critiques nous appuient, puisque, contrairement aux trois premiers albums, The Rising Sun est plus léger, vraiment moins politique et engagé. Ça collait parfaitement avec le côté acoustique de l’enregistrement."

La quatrième galette marque également les débuts du groupe sur le prestigieux Strut Records (Grandmaster Flash, Sly & Robbie, Tony Allen), label londonien qui lui permettra sans doute de toucher un public plus large et qui pourrait lancer l’orchestre sur des avenues inexplorées. "En 2008, Strut nous a demandé de remixer un de ses artistes, Horace Andy [reggaeman jamaïcain qui a travaillé tant avec Bob Marley que Massive Attack]. Le label nous a envoyé les pistes vocales et on a simplement décidé de réécrire la musique de la pièce originale. On a enregistré le groupe live, ajouté la voix et c’était fait! Ils ont beaucoup apprécié et notre travail leur a mis la puce à l’oreille…"

Dans les prochaines semaines, les six musiciens (Chrétien, Marielle Rivard aux percussions, Steve Patterson, Ray Murray et Zakari Frantz aux saxophones et Philippe Lafrenière à la batterie) devront préparer leurs valises puisque, d’ici l’été, on les attend partout en Europe et, si tout va bien, sur la scène d’un certain festival britannique extrêmement prestigieux, le Glastonbury. "Il y a une scène qui s’appelle The Jazz Road Stage, on serait pas mal plus à notre place sur cette scène qu’avec les U2 et Rolling Stones… non? On fait du jazz, oui, mais je crois qu’on reste accessibles, donc, Glastonbury, pourquoi pas?" termine en riant Pierre Chrétien.

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