Beach House : Une plage la nuit
Musique

Beach House : Une plage la nuit

Beach House, c’est un nom qui revient souvent en entrevue ces temps-ci en réponse à la question: "Qu’écoutez-vous dans le camion de tournée?" De Julian Casablancas des Strokes à Marissa Nadler, on craque pour le duo de Baltimore.

C’est vrai qu’il y a chez Beach House quelque chose de médusant, une façon d’amalgamer des orgues presque monastiques et des nappes shoegazeuses pour aller prier à l’autel d’une pop rêveuse et magnétique. "Mon rapport à la musique est intense, souligne Victoria Legrand, née à Paris, s’exprimant aussi bien en français qu’en anglais, souvent comparée à Nico. Ça a toujours été une obsession, mais là, avec ce troisième album, notre vie complète est désormais organisée autour de la musique. Je suis reconnaissante, mais en même temps, c’est beaucoup de travail et il faut apprendre à se préserver à tous les niveaux, car ça devient facile d’être distrait par des trucs potentiellement destructeurs. On doit trouver une façon de maintenir son niveau d’énergie; c’est tout un défi, mais nous y sommes complètement accros."

Avec Teen Dream, son troisième opus, Beach House en est déjà à un point tournant. "Pour nous, c’est une évolution naturelle. On se fait confiance et on se fie à notre instinct, à nos intuitions. On vient de signer avec Sub Pop parce qu’on trouve que c’est une chouette équipe… On a décidé d’avoir un gérant parce que ça devenait un peu fou et hors de contrôle… En ce moment, tu nous attrapes entre deux grosses tournées qui nous font freaker un peu, dit la chanteuse et parolière du groupe qui sera de retour cet été au festival Osheaga. On présente notre nouvel album et c’est difficile, pour l’instant, de savoir où tout ça nous mènera, mais je sens qu’on est dans une phase où on absorbe beaucoup de choses."

Belle idée, ce Teen Dream vient avec son pendant visuel; pour chaque chanson, Alex Scally et Victoria Legrand ont demandé à un réalisateur de tourner un clip. "Ce sont des artistes de Baltimore dont on estime le travail et d’autres gens qu’on aime bien, Kevin Drew, par exemple. Nous avons fait les unions chanson/réalisateur, et ensuite, nous ne sommes aucunement intervenus dans le processus créatif. Ce n’est rien de définitif ou d’arrêté, simplement une extension pour nourrir l’imagination des auditeurs à une époque où le vidéoclip est à l’agonie."

À voir si vous aimez /
Mazzy Star, My Bloody Valentine, Cat Power