Black Lips : Le danger immédiat
Les Black Lips sont les vrais bad boys du rock.
Depuis leurs premiers concerts il y a une dizaine d’années, les Black Lips ont insufflé une bonne dose de danger, d’excès et d’urgence au rock’n’roll. Des éléments indissociablement liés à l’histoire de cette musique et qui manquaient cruellement au paysage en cette ère d’indie propre.
Une musique garage débridée et approximative, des performances mémorables – et pas toujours pour les bonnes raisons -, des frasques débiles, un sens de la provocation… telles sont les principales raisons qui expliquent le succès improbable de cette formation d’Atlanta.
À l’instar de King Khan, des Monotonix, des Demon’s Claws et de quelques autres, les Black Lips appliquent à la lettre la devise maintes fois gueulée par les Circle Jerks: "Live fast, die young." "Je pourrais aussi te citer celle de Neil Young: "It’s better to burn out than to fade away"", réplique Cole Alexander, chanteur et guitariste du combo. "Tu sais, je n’ai rien contre Vampire Weekend, Arcade Fire ou des groupes du genre, mais je trouve que la musique indie est vraiment trop gentille et proprette. Et je ne te parle pas de leur look! Les Black Lips sont en opposition à ça."
Certains prétendent que le groupe s’est assagi avec l’âge. Pour Cole Alexander, c’est simplement une question de feeling… "C’est certain qu’on ne peut pas perdre la carte à chaque concert. Il n’y a rien de prémédité, ça dépend de notre humeur, de l’ambiance dans la salle et de ce qu’on a consommé… Bon, quand des amis à toi y restent, comme Jay Reatard, ça fait réfléchir aussi, ça te fait réaliser que t’es pas indestructible. J’ai été à ses funérailles… Sa mère a dit des choses assez surprenantes. Je ne la connais pas et ça m’a étonné de l’entendre dire, avec plein d’émotion, que son fils était un pionnier", raconte Cole Alexander, perdu dans un IKEA d’Atlanta. "Mais pour moi, l’ultime sacrifice rock serait de se tuer sur scène; on est rendu là parce que tout a été fait dans le rock, on n’invente plus rien. GG Allin prévoyait le faire mais il est mort avant. C’est un peu ce qui est arrivé à l’ex-guitariste de Pantera, qui s’est fait flinguer sur scène. John Lennon a aussi été victime de ce qu’il avait créé. Il a conçu un monstre qui l’a ultimement tué, comme dans l’histoire de Frankenstein."
À voir si vous aimez /
Los Saicos, 13th Floor Elevator, King Khan