Antoine Corriveau : Ailleurs
Le Trifluvien Antoine Corriveau, après deux intéressants EP (Entre quatre murs, Ni vu ni connu), s’apprête à enregistrer un premier album. Il vient tester son matériel ce samedi au Zénob.
En deux ans, Antoine Corriveau est passé de bidouilleur solitaire à gars de gang. Autrefois jaloux de ses compositions, il compte désormais sur le talent des Sylvain Lemire, Stéphane Beauchemin et Émilie Proulx, les trois musiciens qui l’accompagnent depuis près d’un an et demi, pour leur donner des textures insoupçonnées.
Celui qui s’était fait connaître par sa musique électro-folk prend donc une nouvelle direction. "Avant, je mixais beaucoup le folk et l’électro. C’est encore là, mais ça a pris une tournure un peu plus humaine. Les chansons ont un son un peu plus folk et les arrangements sont un peu plus rock. Aussi, c’est délicat de prendre position en musique, mais j’ai envie de le faire un peu. Par l’intermédiaire de mon écriture, je veux poser un regard sur le monde et les choses qui m’entourent." Comment explique-t-il ce changement, cette ouverture soudaine vers les autres? "Les membres de mon band ont de bonnes idées. Alors je leur laisse plus de place. Je leur dis d’amener ça ailleurs. Du point de vue des textes, je demeure très fermé. C’est très personnel. Mais musicalement, c’est peut-être dû au fait que j’ai vu beaucoup de spectacles de musiciens qui se produisent sous le nom d’un band et pas nécessairement d’un frontman, et que j’ai eu envie de cette énergie-là. J’ai vu Karkwa plusieurs fois sur scène: ils sont rodés au quart de tour. Et je pense que pour arriver à ça, il faut essayer de faire un mix entre la vision un peu plus personnelle que j’ai de la musique, de la chanson, et l’énergie d’un band."
LA BELLE AVENTURE
Étrangement, c’est un imbroglio qui a amené Antoine Corriveau à travailler avec son noyau actuel de musiciens. "Le local de pratique, c’est celui d’Émilie Proulx, qui a aussi son projet à elle. Quand je suis allé le visiter, ceux avec qui j’étais supposé jouer à cette époque-là m’avaient tout simplement laissé tomber la veille ou le jour même. J’y suis allé pareil, pour le fun, et j’ai dit à Émilie que je n’avais plus vraiment de band. Elle, son instrument à la base, c’est la basse. Donc, le lendemain, elle m’est revenue en me disant qu’elle serait intéressée à jouer avec moi. On a fait suivre l’invitation à notre liste de contacts… " Le destin a fait le reste. "Je ne renie pas le passé. Mais ce ne sont pas les EP que j’ai faits il y a un ou deux ans que j’ai envie de pousser actuellement. C’est sûr que je pense qu’il fallait que je passe par là pour arriver à l’endroit où je suis actuellement. C’est le fun parce que j’ai l’impression que, sans le savoir, avec ce groupe-là, on a mis le doigt sur ce que je voulais faire depuis longtemps."
Cette musique, le Trifluvien d’origine la présentera samedi lors d’un concert au Zénob. Un spectacle qui s’inscrit dans la démarche de préproduction du premier album qui, si tout va bien, devrait être lancé à l’automne. "On va interpréter environ une dizaine de nouvelles chansons. Pas mal tout ce qui va se retrouver sur l’album devrait être là. J’ai encore quelques trucs en travail. Donc, il va y avoir quelques surprises. Et évidemment, on va faire une couple de plus vieilles chansons."
À écouter si vous aimez /
Navet Confit, Jean Leloup