Marianne Lambert : La dernière Mélodîne
La soprano colorature Marianne Lambert clôt la 7e saison des Mélodînes de la Place des Arts par un récital, avant de se transformer en bonne fée pour l’Opéra de Montréal.
C’est en France que l’on joint Marianne Lambert, alors qu’elle s’apprête à participer à la première de la comédie musicale Ô mon bel inconnu (1933) de Reynaldo Hahn, sur un livret de Sacha Guitry. Elle a déjà collaboré à cette même production en janvier 2009 à l’Opéra de Rennes, mais cette fois, c’est à l’Opéra de Metz qu’elle chante le rôle de… Marie-Anne. Elle commente, amusée: "Les gens ne risquent pas de se tromper de nom! C’est bien parce que nous l’avons déjà faite quatre fois l’année dernière, alors la production se bonifie. Cette fois-ci, c’est trois fois en trois jours."
La soprano, qui a terminé une maîtrise à l’Université de Montréal en 2006, a de plus en plus de succès en France, tout en étant fréquemment sur nos scènes aussi. On a pu l’entendre à plusieurs reprises dans des productions de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, et elle a même endossé les habits de la Reine de la Nuit pour une tournée nationale avec les Jeunesses musicales du Canada, mais c’est surtout le programme des Jeunes Ambassadeurs Lyriques du Théâtre Lyrichorégra 20 qui lui a ouvert les portes de la France: "Ça commence même à s’ouvrir en Allemagne, commente-t-elle, alors c’est vraiment très positif!" Chez nous, récemment, elle était aussi de la création de l’opéra de Gilles Tremblay et Pierre Morency L’eau qui danse, la pomme qui chante et l’oiseau qui dit la vérité: "J’ai adoré cette production-là, s’exclame-t-elle, j’ai découvert l’écriture de Gilles Tremblay, que je connaissais peu, et c’est vraiment un univers magnifique! Ce que j’aime surtout en musique contemporaine, c’est que l’on peut travailler avec le compositeur, et puis c’est génial d’être la personne qui crée un rôle."
Cette fois, c’est en récital que l’on pourra entendre Marianne Lambert, simplement accompagnée par le pianiste Martin Dubé, lors du dernier rendez-vous de la série des Mélodînes de la Place des Arts, présentées en collaboration avec la Société Pro Musica. "Je suis ouverte à tous les genres musicaux, explique-t-elle, alors j’aime bien pouvoir donner trois ou quatre récitals par année, pour travailler d’autres types de répertoire que celui que l’on rencontre généralement dans le circuit de l’opéra. Ça me permet, par exemple, de faire des mélodies françaises." Lors de ce récital, elle chantera des airs d’Offenbach, Debussy, Delage, Donizetti, Haendel et Brown. "Je travaille aussi à un projet avec la harpiste Valérie Milot, pour des récitals de lieder, et cette combinaison harpe/voix est quand même assez rare, alors on est très excitées et on a hâte de pouvoir présenter ça!" Ce sera à surveiller, mais avant, on pourra entendre la soprano à l’Opéra de Montréal, en mai et juin, dans Cendrillon, de Massenet: "Une production toute québécoise, avec uniquement des gens que je connais et que j’aime, c’est extraordinaire!" Une voix à découvrir!