Gaële : Condensé de bonheur
Musique

Gaële : Condensé de bonheur

Gaële présente Diamant de papier, un antidote tout soleil à la crise.

"Est-ce que ça vous dirait, un bon bol d’air frais? Là où les jours gris se feront plus discrets? Ne plus perdre de plumes, changer de costume. Pour qu’au bout du tunnel, le soleil s’allume?" C’est par ces mots que la pétillante Gaële entame la chanson La Crise, des mots qui illustrent bien le ton du deuxième album de cette chanteuse d’origine française. Car avec Diamant de papier, un disque qui respire la joie de vivre, Gaële a voulu faire un pied de nez à la crise ambiante et aux jours moroses. "Je voulais quelque chose d’ensoleillé et de vivant, pas de prise de tête", détaille celle qui fête cette année ses dix ans au Québec. "J’ai un côté sombre, mais j’aborderai ça plus tard, lorsque je l’assumerai davantage. Là, j’avais plus envie de donner espoir aux gens, et à moi-même aussi. Car, comme tout le monde, j’ai été touchée par la crise et les problèmes sociaux et j’en avais un peu marre. J’avais besoin d’air, de soleil, de légèreté, et de le dire d’une façon piquante et simple."

Pour Diamant de papier, un titre qui dévoile l’aspect scintillant de la chanteuse mais aussi sa fragilité, Gaële s’est entourée de collaborateurs triés sur le volet, tout en confiant encore une fois la réalisation à Cristobal Tapia de Veer (Jorane, Bran Van 3000…), qui était derrière les manettes pour le surprenant Cockpit, disque qui avait révélé ce pimpant petit bout de fille au public québécois. Le fameux test du deuxième album, elle en pense quoi, Gaële? "Je ne l’ai pas ressenti. Je n’avais pas de pression. Le fait d’avoir fait plein d’autres projets et d’avoir écrit pour les autres (Marie-Pierre Arthur, Alexandre Désilets, Lyne Renaud, Cusson-Mervil-Montcalm…) entre le premier et le deuxième disque, peut-être que ça m’a permis de me recentrer sur moi-même, d’avoir une meilleure idée de la façon dont je tenais à raconter mes histoires. Je dirais que pour Diamant de papier, j’avais une direction claire, je savais artistiquement et musicalement où je m’en allais, alors que pour le premier disque, c’était moins défini. Puis, j’ai retrouvé la musicienne en moi et ça m’a vraiment fait du bien", se réjouit Gaële. "Je me suis entourée de musiciens avec qui j’avais vraiment envie de travailler. Des gens qui pouvaient tous m’apporter quelque chose dans les arrangements. Je me suis dit qu’avec tout ça, normalement, je devrais arriver à ce que mon univers soit plus authentique et me ressemble."

Diamant de papier, c’est aussi l’émancipation d’une expatriée qui finalement voit sa dualité franco-québécoise d’un autre oeil, comme en fait foi la très sympathique chanson L’Accent d’icitte, sur laquelle on retrouve aussi la voix de Richard Desjardins dans le rôle du Québécois. "L’Accent d’icitte m’a permis de m’assumer un peu plus. En France, on me dit que j’ai l’accent québécois et ici, on me dit que j’ai l’accent français. Finalement, ce côté hybride, le cul entre deux chaises, ça me plaît. J’aime être différente, alors qu’avant je le voyais plus comme une tare, il fallait toujours que je me justifie. Alors je pense que maintenant je me livre plus en chanson et j’ai davantage de plaisir à assumer tout ça au lieu de me battre continuellement. Maintenant c’est devenu une force."

Gaële
Diamant de papier
(Productions de l’onde/Select)
En magasin le 13 avril

À écouter si vous aimez /
Jeanne Cherhal, Anaïs, Agnès Bihl