Metric : La muse et son mystère
Metric continue d’assouvir ses fantaisies sur la route. Emily Haines nous résume une année bien chargée.
Fantaisies, le troisième album de Metric, est sorti depuis maintenant un an et la tournée ne semble pas vouloir prendre fin. Sur la route, nous joignons Emily Haines entre deux tests de son alors qu’il reste encore quelques dates aux États-Unis avant la visite au Québec. "Aux États-Unis, ça se passe plutôt bien, ça grandit, explique-t-elle. Je te dirais que nous sommes particulièrement fiers des résultats parce que c’est un disque que nous avons lancé sur notre propre étiquette, Metric Music International. Bien sûr, il y a des choses qui ne changeront jamais. Tu te retrouves, par exemple, en face de ces grosses stations de radio. Elles sont affiliées avec les mêmes conglomérats de maisons de disques depuis des années… En face de la nôtre, il n’y aura aucune réaction de leur part. Mais leur auditoire fait parfois la différence."
En attendant la prochaine parution du combo rock canadien, les fans pourront se rabattre sur la trame sonore du film Scott Pilgrim vs. The World, à laquelle participe le groupe. Le réalisateur Edgar Wright a fait appel à plusieurs artistes, dont Beck, et la formation canadienne est tombée dans l’oreille du cinéaste, qui nous avait offert les comédies d’action Shaun of the Dead et Hot Fuzz. Une occasion en or pour les musiciens de faire la rencontre d’un célèbre producteur. "La chanson s’appelle Black Sheep et ce film est une adaptation d’un roman illustré qui porte le même titre. C’était impossible de refuser. C’est le producteur Nigel Goodrich (Radiohead) qui a réalisé cette trame sonore. C’est le genre d’expérience qui se présente sans prévenir. Tu n’as qu’à saisir ta chance"
Après autant d’années passées ensemble, le tandem que forme Haines avec Jimmy Shaw (guitare) paraît inébranlable. Il semble n’y avoir aucun secret entre ces deux artistes qui sont le coeur créatif de Metric. "Mais il y a encore du mystère entre nous deux, avoue-t-elle en riant. J’aime bien cette phrase dans la chanson Gimme Sympathy: "Something we better left unknown". Ça représente bien notre relation. En musique, nous n’avons jamais voulu déterminer quelque chose de précis, c’est l’expérience qui nous intéresse avant tout!"
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Laval avant Montréal
Si on ne se surprend guère de voir Malajube, We Are Wolves ou Coeur de Pirate se produire à Laval, on sursaute lorsque les concerts présentés sur l’île Jésus mettent en vedette Metric, The Lemonheads ou Los Campesinos!. Pour certains de ces artistes, leur spectacle lavallois s’inscrit dans une tournée qui ne passera même pas par Montréal. Après tout, la Maison des arts de Laval se trouve à seulement quelques stations de métro du Quartier des spectacles. "C’est certain que l’arrivée du métro nous aide à attirer les Montréalais", nous confiait Julien Aidelbaum de Scène 1425, la maison de production derrière ces grands rendez-vous. Le kid a 20 ans à peine, et est bien décidé à dynamiser le visage culturel de sa banlieue, berceau de son adolescence. "Lorsque je voulais aller voir un spectacle, c’était Montréal ou rien. Pourtant, plusieurs artistes viennent de la banlieue. Certains d’entre eux nous confient qu’ils auraient aimé avoir ce genre de spectacles chez eux quand ils étaient plus jeunes." (O. Robillard Laveaux et É. Perreault)