Florent Vollant : Porté par le vent
Florent Vollant nous offre sur scène son plus bel effort discographique jusqu’à maintenant. Le reflet d’une fraternité salvatrice.
Son message est clair: la musique l’a choisi, alors il fait de la musique. Comme ce sculpteur amérindien qu’il cite en exemple et qui accepte sa vocation avec résignation parce qu’elle fait partie de la tradition familiale. Avec son troisième album intitulé Eku Mamu, le chanteur Florent Vollant fait de même et transpose sur disque ce qu’il considère être le plus précieux: la fraternité. Une fraternité qui s’est bâtie en quatre ans, sur la route et sur la scène.
"C’est comme ça qu’est né Eku Mamu, résume-t-il. C’est trois gars, et le son qu’ils ont cultivé en quatre ans. Avec André Lachance (guitare) et Kim Fontaine (basse et percussions), on a développé une amitié, une vraie complicité. C’est un son qui nous appartient, c’est eux autres. Cet univers, il nous plaît, et en studio on a préservé cet esprit." Un exercice folk et acoustique, enregistré on the floor, en toute simplicité.
Tout pour rendre heureux ce trio et réconcilier définitivement Florent Vollant avec la musique. Cette musique qui l’a porté vers des sommets avec le groupe Kashtin et qui l’a brutalement ramené sur terre par la suite. Aujourd’hui, cette musique est une confidente fidèle.
"Quand je suis parti de Kashtin [en 1994], j’avais besoin de sortir du tourbillon. Sortir de Montréal, sortir de ces tournées perpétuelles… J’avais besoin d’un break. Il y a eu beaucoup de déceptions. J’étais déçu de la tournure des événements, des compagnies de disques, des gérants… J’étais complètement brûlé: mentalement, physiquement et spirituellement. C’est pour ça que je suis retourné chez moi, à Maliotenam."
Un périple qui a ramené le musicien chez lui, sur la Côte-Nord, où il a construit un studio d’enregistrement avec l’appui de sa communauté. Un lieu de création consacré à la musique, aux jeunes musiciens montagnais et à sa culture. Un projet qui a cicatrisé ses blessures aussi. "J’espère qu’elles le sont… À l’époque, je ne pouvais pas m’imaginer que quelqu’un pouvait traiter avec des musiciens. Traiter avec des personnes innocentes et de façon malhonnête. Pour moi, ça ne se pouvait pas. La chanson Against the Wind de Bob Seger décrit très bien cette période. J’étais against the wind."
À écouter si vous aimez /
Zachary Richard, Richard Séguin, Robbie Robertson