Los Campesinos! : Fiesta galloise à Laval
Le groupe britannique Los Campesinos! amorce une tournée nord-américaine qui le mènera dans 22 villes. Sa destination au Québec? Laval: ville indie rock en voie de développement.
"Laval? Je sais que c’est au Québec, mais je ne sais pas trop où… C’est proche de Montréal?" demande le batteur de Los Campesinos!, Ollie, lors d’un entretien téléphonique outre-mer. Loin de dénigrer la banlieue, le musicien se réjouit d’apprendre que lui et ses six comparses joueront dans un endroit accessible pour leurs jeunes fans ne résidant pas dans la métropole. Les sept membres du groupe se sont d’ailleurs rencontrés dans une ville au poids démographique similaire à celui de Laval, Cardiff, au pays de Galles. Gareth (chanteur), Neil (guitare), Harriet (violon), Aleksandra (claviers et chant), Ellen (basse), Tom (guitare) et Ollie (batterie) ont tous adopté le nom de famille du groupe Campesinos!, qui signifie paysan en espagnol.
Les sept jeunes musiciens évoluent ensemble depuis 2006 avec une énergie qui rappelle une fête de campus universitaire. Musique rock aux accents tantôt punk, tantôt pop, on imagine que la transposition sur scène de ce joyeux bordel musical doit être encore plus énergique qu’à l’écoute! Aux dires d’Ollie Campesinos, les performances scéniques du groupe ont évolué depuis leurs débuts: "Une seule chose n’a pas changé: on ressent autant de plaisir à la fin d’un show aujourd’hui qu’il y a trois ans. Sinon, je dois avouer qu’on s’est beaucoup améliorés au niveau technique, notre façon de jouer est plus solide qu’avant." Un défi encore plus grand quand on s’entasse à sept sur une scène. La maturité musicale du groupe s’entend aussi à travers leur discographie, malgré le fait que leurs trois albums sont parus en moins de trois ans. L’écriture de Gareth Campesinos prend de la force avec un ton humoristique et un style plus près de la prose que de la rimette facile. Leur dernier album, Romance Is Boring, s’ouvre sur une mélodie d’apparence langoureuse avant d’être bombardée par le débit rapide du chanteur qui nous lance: "Let’s talk about you for a minute!"
Arcade Fire et Broken Social Scene
Quand vient le temps de parler influences musicales, ce sont les groupes canadiens qui viennent naturellement à l’esprit. Alors que certains les associent à la formation montréalaise Arcade Fire, Ollie confie qu’il se sent plus près d’un groupe comme Broken Social Scene. "Nous sommes de grands fans d’Arcade Fire, mais on est amis avec les membres de Broken Social Scene. Leur énergie sur scène nous inspire beaucoup."
Extrêmement productif, le groupe nous réserverait-il déjà du nouveau matériel? "Je ne peux rien dire pour l’instant, sinon qu’on va bientôt annoncer quelque chose", se contente de dire Ollie Campesinos. En attendant, on se rassasie musicalement avec la version scénique de Romance Is Boring le dimanche 18 avril sur le coup de 20 h. Los Campesinos! insiste pour que la majorité des concerts de cette tournée nord-américaine se tiennent loin des débits de boisson pour s’assurer qu’un public de tous âges puisse prendre part à la fête. Ce sera le cas à la Maison des arts de Laval.
Le 18 avril, 20 h
À la Maison des arts de Laval, 1395, boulevard de la Concorde Ouest
CYBER@CAMPESINOS
Quand la formation Los Campesinos! n’est pas en tournée ou en studio, elle est toujours active sur son site Web. Dans une formule ultraclassique mais efficace, les membres sont en constante interaction avec leurs admirateurs qui s’approprient les lieux comme s’ils étaient sur leur propre page Internet. "Laval! Woah! Je n’aurai même pas besoin de prendre le métro vers Montréal pour une fois", s’exclamait un certain Alexis à l’annonce du spectacle des LC! le 18 avril prochain. C’est exactement ce genre de commentaires qu’aime lire Ollie. "On ne veut pas créer de distance. C’est essentiel pour nous que nos fans comprennent que nous sommes des gens aussi simples qu’eux, il ne doit pas y avoir de barrière parce qu’on est un groupe de musique connu. Dès qu’on a une nouvelle à communiquer, on le fait via Twitter comme on texterait à un ami." Des exemples de proximité? Le chanteur Gareth a récemment mis en vente une dizaine de t-shirts à l’effigie de ses bands préférés parce que leur taille n’allait plus. Ollie assure quant à lui sa présence sur le blogue avec une chronique culinaire. Il adore décrire ce qu’il mange dans chacune des villes qu’il découvre, photo en prime. "Évidemment, à Montréal, j’ai mangé de la poutine. J’aime beaucoup ce plat." Avis au public lavallois, le batteur est ouvert aux suggestions pour casser la croûte non loin de la Maison des arts. Des idées?