Robert Charlebois : Dans la tanière du Garou
Musique

Robert Charlebois : Dans la tanière du Garou

Robert Charlebois nous prépare un nouvel album tout en montant sur scène afin de revisiter son répertoire. Livré à nu, place à un Garou sans fard mais avec tambour.

N’espérez pas un disque de grands succès en duo pour Robert Charlebois. Alors que les Claude Dubois, Jean-Pierre Ferland et Marjo s’adonnent à coeur joie à cet exercice maintenant suranné, Garou, lui, prend plutôt un malin plaisir à déconstruire son oeuvre dans un énième nouveau spectacle, qui s’intitule Avec tambour ni trompette.

"Il y en a des gens qui veulent mettre ton nom sur un disque pour le vendre, indique-t-il. Moi, des albums de covers, de duos et de Noël, j’en ai refusé un paquet! J’aime mieux rien faire du tout, ou monter sur scène, que de me lancer là-dedans. C’est un drôle de business… Parfois il y a un vent qui s’empare de quelque chose, et la qualité du produit est moyenne. D’autres fois, tu as l’impression d’avoir pondu un produit original et de qualité, pis ça ne lève pas du tout."

Le sympathique musicien s’enorgueillit avec plaisir de son indépendance en riant de bon coeur. Pour lui, c’est sur la scène que ça se passe. Même la réalisation de son prochain disque se fait sur les planches. Au moins trois nouvelles chansons sont offertes au public à chaque représentation. Pas le temps pour lui de donner dans les produits parallèles. "De toute façon, les duos, j’ai presque inventé ça! rigole-t-il. C’était quoi, tu penses, mes chansons avec Louise Forestier? Je ne peux quand même pas me parodier moi-même! Sérieusement, je n’ai rien contre les "genres" de musique en tant que tels. Mais, des duos, il faut que ce soit "outillé"! Il faut que le texte et l’histoire appellent quelque chose, qu’ils justifient la présence de deux ou même trois interprètes."

Dans ce spectacle, qu’il rode depuis peu, Robert Charlebois s’entoure des musiciens Steve Gagné, Daniel Lacoste et Dominique Lanois. Un noyau dur qui s’amuse avec une panoplie d’instruments. "C’est encore neuf, constate-t-il. Il y a des pots-pourris aussi. Mais vraiment pourris. Quand on est jeune et qu’on fait un album par année, on ne fait pas que des chefs-d’oeuvre! Je me mets en déconfiture, si tu veux. Mais, surtout, il y a des chansons qui ont une signification particulière pour moi. Certains textes de Réjean Ducharme, par exemple, qui, en chanson, n’avaient pas été des succès radio. Dans ce spectacle, j’interprète ces chansons-là comme c’était à l’époque où je les avais créées avec Réjean: les deux ensemble, lui d’un côté et moi de l’autre avec ma guitare, dans une chambre de motel quelque part à Montréal."

Si l’écriture de son prochain opus – qui suivra Doux Sauvage, son dernier album original, qui remonte à 2001 – bat son plein, l’interprète de Lindberg cogite aussi sur quelques collaborations qu’il aimerait bien voir se réaliser. "J’aimerais renouer avec Jean-Loup Dabadie (Vous me manquerez) et Daniel Thibon (Je reviendrai à Montréal), pour avoir quelques chansons en collaboration sur mon prochain album, avoue-t-il. Peut-être même avec Luc Plamondon. Réjean Ducharme, lui, il me colle à la peau. Mais Réjean, il ne communique plus avec personne. C’est aussi, j’imagine, sa façon à lui de communiquer avec le monde."

À écouter si vous aimez /
Du vrai Garou: Lindberg, Entre deux joints, Ordinaire