Steve Veilleux : Cavalier seul… ou presque!
Steve Veilleux, voix du groupe Kaïn, entreprend une nouvelle étape dans sa carrière en assumant seul comme un grand les 13 chansons de son nouvel album, Les Souvenirs qui ne meurent jamais.
Il signe les textes des chansons de Kaïn. Il a écrit pour France D’Amour et composé un album entier pour Marie-Luce Béland. Pourtant, ce n’est qu’à 31 ans que Steve Veilleux défend lui-même sa plume, en solo, pour la première fois. "Moi, je suis un gars de band. Ça me nourrit, cet esprit de fraternité. Aussi bizarre que ça puisse paraître, je n’avais pas pensé sortir mon propre disque avant ça."
Mais depuis deux ans, les mots qu’il écrivait le menaient vers une zone plus sombre de son être qui ne collait pas à l’identité de Kaïn. "Le mandat du groupe a toujours été clair: on fait de la musique festive et qui rassemble. Mon introspection n’allait pas dans cette direction." Le leader de la formation s’est donc laissé prendre au jeu de l’exutoire qu’est devenue son écriture. Peu à peu, la musique s’est greffée aux paroles. Ne pouvant plus reculer, il a finalement admis qu’il se trouvait devant le matériel de son premier album solo: "Je suis sorti de ma zone de confort. J’ai l’impression d’avoir vécu une transition dans les deux dernières années, comme si j’avais eu des comptes à régler avec moi-même."
L’harmonie totale
Treize chansons plus tard, Steve Veilleux a quitté sa bulle pour partager l’aventure avec un gars qu’il admire depuis longtemps, Éric Goulet (Les Chiens, Monsieur Mono). On sent d’ailleurs la touche du réalisateur sur toutes les pièces du disque: "Éric m’a emmené ailleurs et c’est pour ça que je suis allé le chercher. J’ai l’impression d’être allé à l’école en travaillant avec lui." Aux dires du chanteur, le réalisateur, qui a aussi travaillé avec Yann Perreau et Vincent Vallières, force les artistes à revenir à l’essence même d’une chanson. "Il privilégie la ligne qui tue à la grosse métaphore lyrique. Il applique la même philosophie à la musique avec des arrangements en toute simplicité."
Leur collaboration s’est effectuée dans l’harmonie totale. Ce sentiment de plénitude, Steve Veilleux l’apprivoise encore. "Avec Kaïn, on a toujours été à la course. On enregistrait les albums entre deux tournées. J’avais à peine le temps de savourer ce qui se passait." Pour Les Souvenirs qui ne meurent jamais, l’approche est à l’opposé. Il ne défendra pas ses chansons sur scène avant l’automne prochain: "C’est bizarre, parce que le but ultime de la création d’un album, c’est la tournée. J’ai une dépendance à la scène, c’est un endroit où tu ne peux pas mentir. En même temps, je suis content d’avoir quelques mois pour penser à ce que je veux faire comme spectacle." Durant ce laps de temps, il pense savourer la fierté d’avoir produit cet album et prévoit aussi retourner sur scène avec ses copains de Kaïn pour une dizaine de spectacles en festivals.
UN DUO AVANT LE SOLO
Depuis le mois de janvier, Steve Veilleux sillonne une dizaine de petites salles pour présenter un concert intime en compagnie de sa protégée, Marie-Luce Béland. Dans une formule qui se veut aussi sympathique qu’une soirée dans son salon, les deux interprètes reprennent les succès de Kaïn et les chansons du premier album de Marie-Luce en version acoustique. "C’est un spectacle qui est très instinctif. Marie-Luce et moi ne nous parlons pas avant le show, je ne sais jamais ce qu’elle va me sortir", confie Steve au sujet de la jeune chanteuse de 24 ans. L’occasion idéale, selon lui, de découvrir la vraie nature de Marie-Luce, une fille spontanée avec un très bon sens de l’humour. Un seul musicien les accompagne sur la scène du Moulinet.