Amon Amarth : Tonnerre de dieu
Les Vikings accostent! Le groupe Amon Amarth revient sur scène à Québec en territoire conquis.
Avant de parler aux "Vikings du métal", on se demande bien ce qui nous attend, après qu’un certain Uli, gérant de tournée pour la formation Amon Amarth, nous a fait une remarque sur notre retard, qui se monte à quelques minutes. Verrons-nous la furie du "dieu du tonnerre" s’abattre sur nous? Souhaitons que l’orgie de décibels ne soit pas encore commencée au Event Centre d’Edmonton, où nous joignons la formation au téléphone tout juste avant qu’elle ne monte sur scène pour le grand plaisir des inconditionnels du groupe suédois. Le rituel est à la veille de débuter et les guerriers sont assoiffés.
Au lieu du batteur Fredrik Andersson, c’est finalement le guitariste Olavi Mikkonen qui se rend disponible. Exceptionnellement détendu, le musicien nous indique tout de même que tout semble être en place pour une autre grand-messe métallique au caractère gaélique. Pourvu maintenant d’un attirail imposant sur scène, avec un drakkar en prime, Amon Amarth semble enfin jouir d’un statut dont il rêve depuis des lustres, après plus de 15 années d’existence. Le dernier disque du groupe, Twilight of the Thunder God, lui a ouvert quelques portes supplémentaires chez certains diffuseurs de spectacles (le festival de Donington Park, entre autres), et l’accueil critique semble être unanime depuis sa parution en 2008.
"Maintenant, je crois que ça fait 18 ans que je suis dans ce groupe", nous indique Olavi avec un léger accent nordique. "C’est vrai que c’est un beau chapitre dans notre carrière. Nous avons les moyens d’être beaucoup plus concentrés sur notre musique, sans avoir d’autres obligations professionnelles à gauche et à droite. Ça fait une grosse différence. Mais les tournées, elles, se multiplient. C’est beaucoup de voyage et de route!" Une situation que ce clan d’irréductibles guerriers du death metal, mené par l’imposant chanteur Johan Hegg, a réussi à apprivoiser sans trop de mal.
Complété par Ted Lundström (bassiste) et Johan Söderberg (guitariste), ce quintette nous a fait le récit des grandes figures mythologiques scandinaves (Thor, Oden, Ragnarök) sur huit albums depuis 1996. Une véritable encyclopédie. "Ce sont des thèmes qui nous passionnent tous au sein de ce groupe, précise Olavi. Mais Johan est sans doute le plus fanatique d’entre nous sur le sujet. Quoique tu serais surpris. Lorsque vient le temps pour nous de composer, tu pourrais croire qu’il s’agit d’une conférence tellement chacun à son mot à dire. Que ce soit pour la musique ou les sujets qui seront chantés par Johan."
Après une collaboration avec Apocalyptica (formation de violoncelles métal) sur Twilight, certains ont constaté un virage mélodique de la part d’Amon Amarth. Une remarque que relativise notre interlocuteur. "Je peux comprendre qu’on veuille accoler une étiquette sur toutes les formations métal qui sortent un disque. Mais ça ne fait aucune différence. Nous, on fait du heavy metal et on ne s’impose pas de frontières, voilà tout. Pour Twilight, nous avions certaines idées précises que nous voulions expérimenter. Il y a effectivement une structure mélodique plus forte. Néanmoins, ça ne veut pas dire que c’est moins agressif."
À écouter si vous aimez /
In Flames, Dark Tranquility, Children of Bodom