Trio Jean Paul : Musique argumentée
Le Trio Jean Paul juxtaposera la sensibilité de Mendelssohn à l’esthétique de Haydn et de Brahms. Un programme qui nous dévoilera la science du trio allemand.
Le Trio Jean Paul vient tout juste d’arriver en Californie. Un véritable miracle alors que plusieurs musiciens sont restés cloués en Europe après l’annulation d’un nombre surprenant de vols transatlantiques. L’éruption du volcan islandais Eyafjalla nous a privés de la visite de quelques artistes, mais pour le trio allemand, la chance était au rendez-vous.
De passage à Québec après cette tournée dans l’Ouest américain, l’ensemble de musique de chambre, composé du pianiste Eckart Heiligers, du violoniste Ulf Schneider et de Martin Löhr au violoncelle, nous rendra visite avec un programme au caractère romantique. Le trio s’est d’ailleurs défini dans une démarche artistique précise, et le choix de Jean Paul (Johann Paul Friedrich Richter, écrivain allemand du 18e siècle) comme nom d’ensemble en est d’ailleurs très représentatif.
"Je crois que le sens de la rhétorique caractérise bien notre approche de l’interprétation en général. Nos débuts ont été marqués par le compositeur Schumann, et l’écrivain Jean Paul était très proche de celui-ci. C’était l’auteur favori du compositeur allemand. Nous trouvions que l’esprit de cet auteur était tout à fait compatible avec notre vision musicale. Lorsqu’on analyse une oeuvre, il est important de faire une lecture précise des mélodies qui lui donnent du relief. Mais avant toute chose, nous devons nous appliquer à saisir la signification même de cette mélodie."
Une approche qui ne se veut pas austère, loin de là, mais qui ne se prive pas d’une étude appliquée aux critères esthétiques d’un compositeur. Schumann sera laissé de côté pour le récital présenté au Club musical de Québec, mais le trio nous livrera sa science dans l’interprétation du Trio pour piano n° 2 en do mineur, op. 66 de Mendelssohn. "Avec ce trio, nous sentons une sensibilité particulière qui dépasse la virtuosité du jeune compositeur. Son intériorité et l’importance qu’il accorde à sa foi sont de plus en plus marquées. Il est impossible de passer à côté de ce caractère intrinsèque. Et il s’ajoute aussi un sens du raffinement. Ce qui n’est pas nécessairement présent dans les oeuvres de Schumann et de Beethoven, très volontaires et expressives." Une expérience tout à la fois musicale et cérébrale.
À écouter si vous aimez /
Le Trio Fontenay, le Trio Osiris, le Beaux Arts Trio