Daniel Boucher : Épisode rock
Même si les chansons de son plus récent disque se prêtaient bien à un show acoustique, Daniel Boucher remonte sur les planches avec une énergie rock qui lui est propre.
Après qu’il eut joué la carte intimiste lors de sa tournée acoustique Chansonnier, on comprend que Daniel Boucher puisse avoir des fourmis dans les jambes. Il troque donc sa guitare sèche pour l’électrique le temps d’une série de spectacles qui fait suite à la parution de l’album Le soleil est sorti. "Le côté chansonnier, ça va revenir. Là, c’est ça. C’est une question de feeling, nous dit le chanteur. De toute façon, on n’est pas là pour faire les chansons telles quelles, sinon on ferait jouer le disque pis on resterait dans la loge à boire du vin."
Daniel Boucher en profite donc pour réaliser un vieux fantasme, soit de jouer ses "tounes" en power trio. "Il y a eu des changements dans mon band, des musiciens à remplacer. Ce fut l’occasion de repenser la patente. L’idée du power trio m’est revenue. Je le sentais; c’était le temps. Cette décision-là me rend terriblement heureux."
Il poursuit: "Ce qui me fait triper du trio rock, c’est qu’on puisse passer d’une toune de Dix Mille Matins à une autre de La Patente, pis à une autre du Soleil est sorti, et que ça marche ensemble."
Pour former le triangle parfait, Boucher a fait appel à son fidèle batteur Sylvain Clavette – "Il est là depuis Dix Mille Matins." -, et c’est Antoine Gratton qui jouera de la basse, en plus de se charger de la première partie du spectacle. "C’est un bon musicien, mais surtout… tsé, il y a des affaires que tu sens. Je savais entre autres que ça connecterait entre lui et moi", nous avoue-t-il en confiance.
En plus du bel accueil que lui ont réservé la critique et le public, l’album Le soleil est sorti, paru en 2008, semble destiné à occuper une place de choix dans la discographie de Boucher. "Il va vivre vieux, cet album, prédit-il. Quand tu es honnête dans ce que tu fais, ça n’a pas le choix. J’ai mis tout ce que j’avais dans ce disque."
Sur ce gravé aux teintes orangées, on sent un artiste plus mature et "groundé", mais le joual et les structures de phrase inversées demeurent à la base de son style unique. Craint-il parfois que la forme occulte le fond? "C’est propre à chaque personne qui écoute, répond-il. Si elle s’intéresse au crémage, tant mieux, mais il y a aussi le reste du gâteau. Moi, j’écris mes tounes à mon goût, pis je les lance. Je n’ai pas de contrôle sur la suite. À la limite, ce n’est pas de mes affaires."
À écouter si vous aimez / Le côté rock de Daniel Boucher, Antoine Gratton