Intakto : Passion intime
Intakto, c’est le mélange de rythmes latins, profondément intenses et sensuels, et de mélodies langoureuses aux sonorités tsiganes… Le groupe nous offre deux soirées au Carré-Théâtre de Longueuil.
"Pendant nos spectacles, le public ressent à certains moments de la joie, à d’autres, il se recueille. La couleur d’Intakto, c’est l’émotion", raconte Alejandro Venegas, chanteur et guitariste du groupe. En 1995, le musicien d’origine chilienne rencontre le violoniste québécois Simon Claude. La rencontre des deux univers musicaux est inusitée et le duo décide de former Intakto. De par sa formation classique, Simon apporte la rigueur musicale, tandis qu’Alejandro propose des arrangements audacieux et désinvoltes. Le premier album de la formation émerge en 2002. "Ce premier opus était tout en simplicité, teinté d’humour. On ne savait pas du tout comment le public québécois allait le prendre", confie Alejandro. L’accueil est si chaleureux que l’album éponyme d’Intakto remporte cette année-là le Félix du meilleur album dans la catégorie musique du monde.
Le spectacle qu’Intakto présenté au Carré-Théâtre mélange des pièces chaudes et joyeuses avec d’autres plus douces et mélancoliques. Quatre musiciens sont réunis sur scène: Alejandro à la voix et à la guitare, Simon Claude au violon, Hugo Larenas à la guitare et Éric Auclair à la contrebasse. Habitué à jouer dans de plus grandes salles, comme celle du Théâtre de la Ville de Longueuil où le groupe a donné une représentation à guichets fermés l’an dernier, Alejandro se réjouit de présenter un spectacle plus intime. "On a débuté dans ce genre de salle de 50 à 60 personnes. Au début, la proximité avec le public est intimidante, mais ensuite on finit par adorer ça", explique-t-il. Pour répondre à la demande, le groupe propose deux soirées de ses compositions à saveur latino-américaine.
Joie de vivre et souffrance
La réalité chilienne est bien présente dans les textes d’Intakto. On les doit d’ailleurs au poète montréalais d’origine chilienne Manuel Aranguiz. "C’est certain que le contexte social latino-américain se retrouve dans la poésie d’Intakto. On ressent fortement la joie de vivre typiquement latino mais également la grande souffrance de ce peuple", mentionne Alejandro. Aux textes d’Aranguiz vient se coller la musique de Venegas, brute et accrocheuse. Le premier album du groupe, aux sonorités acoustiques, a remporté tout un succès, tandis que le deuxième, Todavía, a reçu un accueil plus timide. Les arrangements y sont plus complexes et on y entend plus d’instruments. "On a voulu en donner encore plus au public et évoluer vers un style plus sophistiqué. Quand un premier album fonctionne bien, le public t’associe à un certain style et s’attend au même genre de matériel par la suite. Je crois que les gens nous préféraient dans un style plus simple", admet Alejandro. Le troisième album, dont la composition est déjà amorcée, devrait revenir à la base et ressembler au son initial de la formation, mentionne le musicien.