Xavier Rudd : Tant que le soleil brillera
Musique

Xavier Rudd : Tant que le soleil brillera

Le soleil brille pour le chanteur Xavier Rudd, et il s’en est librement inspiré. Avec Koonyum Sun, il fait place à l’équilibre et à la maturité.

Il est à nouveau sur la route. On se demande si Xavier Rudd trouve le temps de se ressourcer, chez lui, dans son Australie natale. "La tournée, j’adore ça, affirme-t-il. Encore aujourd’hui, je n’ai aucun problème avec cette réalité. Je viens d’un petit village en Australie et j’en ai toujours rêvé! C’est encore magique de pouvoir voyager autant, avec ma musique, et de rencontrer autant de personnes."

Xavier Rudd se présente maintenant à nous avec le duo Izintaba, formé de Tio Moloantoa (bassiste) et Andile Nqubezelo (percussions). Oubliez les excursions psychédéliques qui étaient contenues sur son avant-dernier album, Dark Shades of Blue. L’Australien a fait un retour aux sources avec Koonyum Sun. L’influence des deux interprètes qui jouent sur celui-ci n’est sans doute pas étrangère à ce virage artistique. Moloantoa et Nqubezelo – qui accompagnaient le chanteur reggae sud-africain Lucky Dube avant sa mort tragique en 2007 – sont devenus le nouveau pôle musical de l’artiste.

"Je ne sais pas si c’est un nouveau départ. Nous avons appris à nous connaître en donnant des spectacles lors de la précédente tournée. Lorsque nous avons commencé à travailler sur Koonyum Sun, un son s’est imposé. Je ne crois pas que j’ai consciemment voulu accomplir un changement, c’est comme ça, voilà tout."

Difficile de dissocier l’artiste de l’individu en ce qui concerne Rudd. Sa carrière semble fusionnée à sa vie de tous les jours. C’est un peu pour cette raison, sans doute, que le public l’a adopté aussi rapidement à ses débuts, alors que le musicien se présentait avec ses didgeridoos, seul sur la scène, à l’époque de l’album Solace en 2004.

Son discours, lui, n’a pas changé. Rudd est toujours aussi enclin à livrer un message libérateur et socialement engagé. Il continue de s’inspirer des cultures aborigènes et africaines et défend sa cause avec ténacité. "Ça, c’est certain. Mais, ce n’est pas une obsession… Je ne le vois pas comme une responsabilité. Je suis seulement content de pouvoir contribuer à la cause. Mais aussi d’endosser d’autres sujets qui me tiennent à coeur, comme l’environnement. Pour moi, de pouvoir m’exprimer sur tous ces sujets, en restant libre, c’est une chance unique."

Même si sa notoriété est de plus en plus importante chez lui, l’auteur-compositeur-interprète aux racines folk ne tient rien pour acquis. Même qu’il constate avoir peu d’influence sur le cours des événements. "En Australie, par exemple, c’est pathétique, constate-t-il. Le gouvernement que nous avons actuellement ne fait strictement rien pour changer quoi que ce soit. Par contre, si j’arrive à intéresser les gens à d’autres cultures, ça, c’est tant mieux. Il y a certains outils en place pour protéger l’identité des peuples aborigènes, mais c’est à nous de nous y intéresser. C’est très fragile, tout pourrait disparaître sans qu’on s’en rende compte."

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