Buzzcocks : Un long buzz
Les Buzzcocks reviennent à leurs sources pop-punk sur scène en se concentrant exclusivement sur leurs deux premiers albums.
C’est le genre de déclaration facile à faire, mais on serait tenté de dire que sans les Buzzcocks, il n’y aurait peut-être pas eu de Green Day, de Supergrass, de Foo Fighters, de Smiths, d’Oasis, de Franz Ferdinand ni de Bloc Party, et on s’arrête là parce que la liste des artistes que le groupe britannique a influencés d’une manière ou d’une autre est plutôt longue.
Toujours menés par Steve Diggle et Pete Shelley depuis la formation du quatuor en 1976 à Manchester, les Buzzcocks sont considérés, avec les Undertones possiblement, comme les précurseurs du pop-punk. Ils ont écrit, de 1977 à 1981, en trois albums et tout autant de EP, des classiques indémodables. Avec ses mélodies douces-amères, ses guitares nerveuses et une batterie qui a tendance à s’emballer, la musique des Buzzcocks a parfaitement servi les chansons d’aliénation, de rejet, de contradictions et de sexualité trouble de Diggle et de Shelley.
Aujourd’hui, histoire de soutenir la réédition des trois premiers albums de la formation – Another Music in a Different Kitchen, Love Bites et A Different Kind of Tension (tous bonifiés d’un tas d’inédits et de versions rares) -, le groupe, dans lequel on retrouve aussi Danny Farrant à la batterie et Chris Remmington à la basse, entreprend une tournée nord-américaine où il ne jouera que les chansons des deux premiers albums. "Il y aura aussi quelques singles de la même époque. Ça va être une soirée pleine d’action!" rigole Pete Shelley. "Il y a des chansons que nous n’avons jamais ou presque jamais jouées live. Des titres comme I Need, que nous avons accéléré. Et il y a aussi Late For The Train, une pièce instrumentale que nous n’avons jamais jouée…"
Les cinq disques des Buzzcocks parus après la reformation de 1989 (un sixième est en chantier) n’ont jamais eu l’impact des premiers efforts du groupe, toujours de grands favoris du public. Les Buzzcocks se sentent-ils alors condamnés à jouer grosso modo les mêmes chansons encore et encore? "Non, pas vraiment. Je sens que je fais partie de ces chansons. Et comme nous jouons maintenant pas mal de titres qu’on n’avait pas joués depuis longtemps, ça fait aussi changement", souligne le chanteur et guitariste qui a connu un certain succès sous son propre nom durant les années 80 avec l’extrait Homosapien. "En concert, les chansons ne sont pas vraiment modifiées par rapport à leur format original, ou si peu. Mais c’est drôle qu’on parle de ça, car nous venons d’enregistrer de nouvelles versions de toutes ces vieilles chansons. Si les enregistrements ont passé le test du temps, le groupe, lui, n’est plus le même qu’à l’époque. Donc, nous avons eu envie de les refaire en gardant une constance dans le son. C’était comme faire un disque live sans tous les problèmes d’un disque live. C’est une chose que d’écouter les chansons, et une autre de les jouer. C’est comme la porno, c’est mieux d’y participer que de la regarder, non?"
À voir si vous aimez /
The Undertones, Bloc Party, The Vibrators