Emilie Clepper : Dans les yeux d’Emilie
L’auteure-compositrice-interprète Emilie Clepper est mi-Québécoise, mi-Texane et entièrement exceptionnelle.
Emilie Clepper a fait des études en horticulture avant de troquer sa bêche pour une guitare et de s’imposer, lentement mais sûrement, comme une des plus talentueuses représentantes de la scène folk québécoise. Mais ce n’est pas d’hier que la musique fait partie de la vie d’Emilie, loin de là. Dès sa naissance, en fait, elle en a été entourée. D’abord grâce à son père, le réputé chansonnier texan Russell Clepper; puis à son frère Jason, qui jammait souvent chez eux avec ses amis et qui lui a appris à jouer.
La jeune artiste faisait paraître au début de 2008 Things May Come, un formidable premier album réalisé sans esbroufe, les arrangements dépouillés laissant toute la place aux textes et à cette voix si particulière qu’on ne se lasse pas d’écouter. "C’est l’essence de ce que je fais, confie Emilie Clepper. Si tu me croises dans la rue, seule avec ma guitare, et que tu me dis: "Joue-moi une toune", ça va être ça. Je ne voulais pas que mon disque sonne comme une grosse affaire, avec un orchestre symphonique… Je voulais garder ça simple et vrai."
QUÉBEC-TEXAS
Alors qu’on s’attendrait à ce qu’elle associe son travail à celui d’autres chanteuses contemporaines très distinctives, pensons à Martha Wainwright ou à Joanna Newsom, Emilie cite plutôt parmi ses influences des grands de la chanson anglo-saxonne au masculin. "Mes influences sont principalement des hommes, admet-elle. Je pense que c’est parce que c’était mon père et mon frère qui faisaient de la musique chez moi, puis les choses que j’aimais, c’était celles qu’ils me faisaient découvrir: Leonard Cohen, Bob Dylan…"
Une autre dichotomie qui nourrit l’art d’Emilie Clepper est le double héritage culturel qu’elle a reçu en naissant d’une mère québécoise et d’un père texan. "Je suis convaincue que ça a influencé ma musique. La toune Strangers to Misery sur mon album, par exemple, est en anglais et en français. Mes influences sont plus anglophones, mais c’est sûr que j’essaie d’inclure un peu de français dans mes affaires."
Celle qui a passé l’hiver dernier à faire du bénévolat dans un centre de réhabilitation pour animaux sauvages adore par ailleurs se retrouver dans des environnements différents, que ce soit les paysages enneigés de la Belle Province ou les contrées désertiques du sud des États-Unis. "La nature, c’est la chose qui m’inspire le plus. C’est très imagé ce que j’écris, et même si je ne parle pas de nature, les éléments vont se retrouver quand même dans mes chansons."
Avec une telle maturité en plus de son extraordinaire talent, on peut d’ores et déjà affirmer que le succès d’Emilie Clepper ne sera pas éphémère.
À l’Antiquarius
À écouter si vous aimez /
Martha Wainwright, Émilie Proulx, Joanna Newsom