Renaud Doucet et André Barbe : Rêve américain
Le metteur en scène Renaud Doucet et le scénographe André Barbe font vivre leur Cendrillon dans un décor en Technicolor tout à fait digne d’Hollywood.
Sur l’affiche de la première de Cendrillon, en 1899, on ne lit pas "opéra", mais "conte de fées", un détail qui n’a pas échappé au metteur en scène Renaud Doucet et au scénographe André Barbe, qui y ont vu l’occasion de transposer l’histoire bien connue dans un tout autre contexte.
"La commande de l’Opéra national du Rhin, explique Barbe, c’était de donner notre point de vue sur cette histoire. Ça allait être présenté dans le cadre d’une saison très américaine, où il y avait Show Boat de Jerome Kern, Un tramway nommé Désir de Prévin, etc., et cette Amérique-là s’est imposée parce qu’elle est près de nous. Mes parents se sont épousés en 1957, je suis un enfant de la banlieue des années 1960… Et puis, l’imagerie en Technicolor des films de la MGM, qui faisaient rêver les gens, les Français adorent ça!"
Renaud Doucet poursuit: "Ce que l’on aime, c’est d’arriver à toucher le public en lui racontant une histoire qui soit assez proche de lui. Pour les années 50, les gens ont des références, c’est proche, mais c’est aussi un monde imaginaire, dans lequel on pouvait encore devenir une princesse, comme Grace Kelly avec le prince de Monaco, ou Rita Hayworth avec le prince Aly Khan…"
S’il transforme complètement l’univers dans lequel évolue Cendrillon, le tandem ne touche en rien à la musique de Massenet ou au livret d’Henri Cain. "La transposition doit servir l’oeuvre, commente Doucet, et pas le contraire. Ça ne sert qu’à rendre le message plus percutant pour les spectateurs contemporains." L’oeuvre a été présentée en France, en Allemagne et aux États-Unis avec beaucoup de succès et les créateurs sont heureux de la présenter à Montréal.
"On a eu la chance d’avoir partout de grandes distributions, poursuit le metteur en scène, et c’est encore le cas cette fois-ci." Les créateurs ont d’ailleurs fait venir Julie Boulianne (Cendrillon) et Frédéric Antoun (Prince Charmant) pour certaines des productions précédentes. Noëlla Huet, Gaétan Laperrière et Marianne Lambert évolueront aussi dans les superbes décors d’André Barbe.