Stephen Barry : Blues persistant
Trente-cinq ans d’existence pour une formation de musique populaire, c’est un exploit qui se fête! Et Stephen Barry, ses acolytes et ses invités ont la ferme intention de célébrer leur blues qui, par bonheur, passe encore dans’ porte.
"Ce sera de mini-retrouvailles parce qu’il y a des contraintes logistiques; il y a tellement de musiciens qui sont passés dans les rangs du band au fil des ans, tu sais!" lance Stephen Barry. "Mais j’aime l’idée que tous ceux qui se pointent à L’Astral avec leurs instruments puissent se joindre à nous pour un grand jam de conclusion." Beau fantasme, en effet, qui pourrait constituer le clou de soirée, voire l’apothéose de ce concert de célébration. S’il souligne avec une fierté certaine l’exceptionnelle longévité de la formation à laquelle il a donné son nom, Barry se rappelle avoir d’abord fait ses classes au sein d’une poignée de petits combos de blues, de rock, de folk et de bluegrass plus ou moins éphémères depuis les années 60, The Back Door Blues Band, par exemple, ou encore The Sidewinders avec notamment Bob Cohen.
Comment expliquer la durabilité du band, considéré comme l’un des ensembles phares de la scène blues au Canada depuis trois générations? "Je ne sais pas: la chance, peut-être!" rigole Barry, avant d’ajouter que le fait d’avoir constamment su dénicher des gigs à ses hommes et lui a compté pour beaucoup. En plus d’une demi-douzaine d’albums à l’actif du groupe, le bassiste lui-même peut s’enorgueillir d’avoir participé en tant qu’accompagnateur aux albums de nombreux compagnons de route d’hier et d’aujourd’hui, dont Susie Arioli, Steve Hill, Ray Bonneville et Michael Jerome Browne.
Au chapitre des expériences qui ont eu une influence déterminante sur la vie et la musique de Stephen Barry, il faut citer les rencontres ponctuelles sur disque ou sur scène avec les Bo Diddley, Vann "Piano Man" Walls, John Lee Hooker et Buddy Guy. Mais de tous ces artistes qu’il a croisés, Stephen Barry reste particulièrement attaché au souvenir de la légendaire Big Mama Thornton, que le band a accompagnée en tournée. "Tu peux apprendre beaucoup en écoutant des vieux disques de blues, mais il y a des choses que tu peux juste capter en côtoyant de très près des artistes de cette trempe, sur scène, en coulisses, dans le quotidien. Voilà le véritable génie d’artistes comme Big Mama: leur personnalité, leur identité, leur sincérité. Ce sont des gens vraiment spéciaux, des artistes comme ça, tellement vrais!"
Au terme de 35 ans d’existence, le Stephen Barry Band ne peut-il pas être aussi considéré comme une source d’inspiration pour les artistes qui se sont engagés dans son sillage? "Je n’ai pas cette prétention. Pourtant, Carl Tremblay m’a dit que c’est après nous avoir vus à 16 ans qu’il a décidé de devenir musicien de blues. Oui, ça se peut que d’autres musiciens aient été influencés par nous. Moi, je dis souvent, en blague, que sans doute ces jeunes-là nous ont vus et se sont dit: Hey, I could do that!"
À voir si vous aimez /
Dawn Tyler Watson, Carl Tremblay, Michael Jerome Browne