Guillaume Coutu Dumont : Mur Dumont

Exilé à Berlin depuis 2007, comme plusieurs autres artistes montréalais et canadiens, Guillaume Coutu Dumont – ou Guillaume & the Coutu Dumonts – a choisi de s’établir en Europe parce qu’il lui est ainsi plus facile de propager sa house minimale de plus en plus en demande. "Je dois jouer en moyenne deux ou trois fois par semaine un peu partout en Europe. Pas en tant que DJ, je ne fais jamais ça, juste du live", précise Guillaume de son Q.G. montréalais.

La musique de Guillaume possède une musicalité qui la distingue des productions house génériques. Une touche ethnique, des éléments de percussion, de jazz et d’électro avant-gardiste caractérisent les productions de cet ex-étudiant en musique. IDM en effet. "J’ai étudié en composition électroacoustique et en percussion, mais je me suis lancé dans la musique électronique un peu plus tard avec le projet EGG. J’ai réalisé qu’il pouvait y avoir un certain lien avec la musique électroacoustique, mais la musique électronique de club me permettait de sortir du côté très strict, académique et nombriliste de l’électroacoustique. Ensuite, plusieurs autres projets (Luci, Chic Miniature, Flabbergast, The Per Eckbo Orchestra, Destination Danger, Racam) se sont succédé jusqu’à celui de Guillaume & the Coutu Dumonts vers 2006."

Fort de plusieurs maxis et d’un premier disque complet – Face à l’est – en 2007, Guillaume Coutu Dumont a lancé tout récemment un deuxième album complet, Breaking the Fourth Wall, qui est paru sous le label français Circus Company. "Breaking the Fourth Wall est une expression utilisée en théâtre lorsqu’un comédien sort de son personnage pour aller s’adresser directement au public. Le fourth wall, c’est celui entre les comédiens et le public. C’est une image qui me plaisait, quelque chose qui est très en ligne avec le processus de création d’un album, un deuxième album de surcroît car c’est toujours un disque plus difficile à faire que le premier. En tout cas, moi, je me suis mis pas mal de pression sur les épaules étant donné que mon premier disque avait été plutôt bien reçu, même s’il demeure assez underground. Mais au niveau du sens du titre Breaking the Fourth Wall, libre à chacun de l’interpréter comme il le sent. À la base, ça demeure un album de house assez instrumentale. Les arrangements sont peut-être plus près par moments du jazz, mais la fondation est indéniablement house et dancefloor. J’ai travaillé fort afin de donner une ligne directrice et une cohérence au disque, du début à la fin, tant au niveau de la composition que de l’équilibre, du son et du mix final. J’espère avoir réussi!"

Le prolifique producteur et musicien montréalais est une fois de plus l’invité du festival montréalais MUTEK, où il présentera, comme à Québec, son tout nouveau spectacle en compagnie de plusieurs musiciens regroupés sous la bannière The Side Effects, un concept qu’il n’a jamais encore testé sur scène. "J’avais envie de vivre l’expérience de groupe. Les musiciens qui m’accompagnent sont tous excellents, précise Guillaume Coutu Dumont. Je tiens à ne pas rester dans les balises de l’album ou de certaines de mes autres compositions que nous allons interpréter, mais plutôt à m’en écarter et à laisser une large place à l’improvisation et à la spontanéité."

À écouter si vous aimez /
Ark, Cabanne, Pépé Bradock