Hank III : Born to be wild
Musique

Hank III : Born to be wild

Hank III nous rend une rare visite après plusieurs années de galère. Le petit-fils de Hank Williams a du cran et pas question pour lui de vivre dans le passé.

Ce n’est pas toujours facile de porter non seulement le nom de famille, mais le prénom d’un aïeul aussi connu que Hank Williams. Le grand-père de Hank III est une légende du country, et pour l’artiste de 37 ans, fils de Hank Williams Jr., la route toute tracée et les avantages liés à cette réalité ont été un véritable enfer.

Signé avec Curb Records en 1999, Hank III se fait vite un nom et sort deux albums (Risin’ Outlaw et Lovesick, Broke and Driftin’) qui le propulsent dans la jungle musicale de Nashville. Fan invétéré de heavy métal, il réussit même à se lier d’amitié avec le chanteur Phil Anselmo de Pantera, pour qui il jouera de la basse dans son groupe Superjoint Ritual. Commence alors le concept Hank III: du country, du hillbilly, du punk, du heavy métal (avec son groupe Assjack) et tout ce qui lui passe par la tête.

"Si j’étais seulement l’un de ces chanteurs country de Nashville, je n’aurais pas le genre d’auditoire que j’ai aujourd’hui, constate-t-il. Je suis fier d’avoir des punks, des rockers, des cowboys, des Blancs, des Noirs et même des grandmas à mes shows! C’est assez unique comme phénomène. Il y a tellement de monde autour de moi qui a essayé de changer cette volonté… Je me suis toujours battu contre ça."

Pour se battre, ça, il l’a fait. Au début des années 2000, l’artiste décide de partir en guerre contre Curb Records. Il incite alors les gens à enregistrer ses spectacles pour qu’ils puissent distribuer gratuitement sa musique sur Internet. Il fait même faire des t-shirts au logo très révélateur, "Fuck Curb", qu’il donne à tout va. Tout pour attire les avocats et les procès.

"C’est ça Nashville. C’est la business le problème, je ne peux pas respecter cette industrie. Ces gens te regardent et te disent: "Si tu écris cette chanson pour cet artiste, nous te garantissons un numéro 1 dans le palmarès." Moi, je ne peux pas embarquer dans ce racket. Je pense que si tu travailles fort et que tu joues pour rien, mais que tu continues, un jour, ce sera payant. Pendant plusieurs années, j’ai laissé les gens enregistrer nos spectacles, c’est vrai. À mon avis, c’était la meilleure stratégie de marketing que je pouvais me permettre. Je n’ai jamais écrit une chanson pour la radio et je n’ai jamais voulu être celui qui fait des spectacles-hommages à Hank Williams. Ça fait longtemps que j’ai tiré un trait sur les stations de radio de Nashville. C’est gens-là ont la mémoire longue! It is what it is!"

Avec son dernier opus, Rebel Within, Hank III vient de mettre un terme à ce contrat de disques. Un album révélateur, country en plus, qu’il avoue être l’épilogue de ces années fougueuses. "Pendant longtemps, c’était la guerre. Alors je leur donnais de la merde, je l’avoue. Maintenant, j’ai très hâte de passer à autre chose et de faire mon premier vrai disque. Encore cinq ou six mois et je serai totalement libre."

À écouter si vous aimez /
Misfits, Reverend Horton Heat, Hank Williams