Pawa Up First : Pow-wow sensoriel
Musique

Pawa Up First : Pow-wow sensoriel

Pawa Up First reproduira sur scène l’univers musical introspectif de The Outcome, la production la plus achevée d’un groupe qui trace son chemin à son rythme.

Pawa Up First n’est peut-être pas sur scène autant qu’on le souhaiterait, mais n’en demeure pas moins productif et inspiré. À la suite de la parution de son troisième disque, The Outcome, il y a un an, le quintette ne s’est produit qu’une dizaine de fois dans la province. Il faut dire que même si l’étiquette post-rock lui colle à la peau, PUF offre un répertoire très élaboré et pas toujours propice aux circuits traditionnels des tournées. "Je pense qu’on a toujours été in between", constate Serge Nakauchi Pelletier, l’homme-orchestre de la formation complétée par Mathieu Pontbriand (basse), Joseph Perrault (batterie), Sandy Belfort (claviers) et Julien Sagot (percussions). "Certaines salles nous jugent parfois trop expérimentaux et d’autres nous considèrent comme un groupe rock. Mais nous avons tout de même accepté l’étiquette post-rock, même si on ne sait plus trop ce que ça veut dire aujourd’hui."

De retour sur scène, le principal compositeur du groupe montréalais remarque que le répertoire du dernier disque a sensiblement évolué avec l’apport de ses collègues. Composé en solitaire, cet album est habillé d’une thématique chronologique qui lui confère une cohérence qui faisait défaut à la production précédente, Introducing New Details. "Mais on retrouve ça sur notre premier disque, Le Scénario. Disons qu’on voulait revenir à cette formule pour The Outcome. Notre deuxième disque était une tentative de groupe, un travail collectif. C’était une expérience un peu plus laborieuse par moments. Pas qu’on s’est totalement perdus dans cet exercice, mais disons que c’était moins homogène. Avec ce troisième album, on a mis l’exercice du patchwork de côté pour respecter une évolution musicale. Il y a une idée globale qui s’en dégage."

Inspirée par le monde du cinéma, la musique de Serge Nakauchi Pelletier est très imagée et suggestive. On remarque un espace sans limites dans lequel des péripéties semblent se déployer. Un univers de contrastes, parfois sombre. "On travaille actuellement sur trois nouvelles pièces, indique-t-il. Je crois qu’on va avoir le temps de les enregistrer au courant de l’été et de sortir le EP cet automne. On va ailleurs avec ces pièces. C’est en fait une seule composition divisée en trois mouvements. C’est beaucoup plus lumineux, moins sombre que The Outcome. C’était le but aussi. On ne se confine pas dans un seul et unique son, on aime bien développer des spectres sonores différents."

Avec l’explosion récente de groupes rock instrumentaux sur la scène montréalaise – Ferriswheel, Torngat et Bell Orchestre, à titre d’exemples -, PUF se distingue du lot grâce à une esthétique musicale plus formelle. N’y cherchez pas non plus des émules de Godspeed You! Black Emperor. "Je crois que je connais une seule pièce de ce groupe. Dans le fond, je te dirais qu’on se considère parfois comme un ensemble de musique de chambre. C’est juste qu’on joue sur des instruments électriques typiques des formations rock."

À écouter si vous aimez /
Tortoise, Mogwai, Torngat