Dala : Moi et l’autre
Pour Dala, duo acoustique-pop de Scarborough, Ontario, bercer le Westfest de soyeuses harmonies acoustiques se révèle séduisant. Avec Amanda et Sheila, amitié rimera toujours avec show-business.
Il y a tant de choses qui les séparent. L’une est brune, l’autre est blonde. L’une aime CSI et l’autre préfère le romantisme d’Anne… la maison aux pignons verts. Pour Amanda Walther – le Da – et Sheila Carabine – le la – de Dala, ces disparités ne font qu’accentuer leur complémentarité.
L’histoire est archiconnue: école secondaire, deux jeunes filles un peu bohèmes, un peu poètes dans l’âme, qui éprouvent un profond amour pour leur six cordes. Elles font la rencontre l’une de l’autre (pendant un horrible cours de mathématiques ou alors qu’elles devaient rédiger une dissertation en histoire) et deviennent rapidement des BFF: best friends forever. De cette amitié découleront rapidement quelques essais à l’écriture musicale. Soudainement, l’histoire prend un tournant encore inexplicable aujourd’hui. Alors qu’elles mettaient en branle leur plan B – université, job étudiant et petite vie rangée -, elles se font proposer de but en blanc une session d’enregistrement qui deviendra le tournant d’une carrière musicale qui n’en était, à l’époque, qu’à ses premiers balbutiements. "Nous avions des amis qui étudiaient l’ingénierie du son au Trebas Institute de Toronto. Ils avaient besoin d’un band en studio pour un exercice pratique de techniques d’enregistrement. Ça s’est tellement bien passé que le professeur du cours en question est entré en contact avec un de ses amis de l’industrie musicale", se remémore Walther. Cet ami, Mike Roth – un ancien dépisteur de talents pour Sony Music, c’est lui qui a découvert Chantal Kreviazuk -, venait tout juste de lancer sa compagnie de développement d’artistes, Big Bold Sun Music. "Dala est le premier band avec qui il a signé. À ce moment, j’étudiais la sculpture et Sheila allait commencer l’université à Queen’s. Le timing était parfait pour tous."
Rapidement, un premier album, Angels & Thieves (2005), paraît, suivi d’une tournée inaugurale pancanadienne en première partie du Canadien Tom Cochrane. Les albums Who Do You Think You Are? (2007) et Everyone Is Someone (2009), deux jolis opus où les harmonies vocales priment d’abord et avant tout, leur permettront de consolider leur place au sein de la scène folk canadienne. "Il est clair que vivre de la musique au Canada, et probablement n’importe où dans le monde, a son lot de points positifs et négatifs. Heureusement pour nous, l’intérêt pour la musique acoustique vocale a connu récemment un regain d’intérêt. Je pense à Fleet Foxes, qui m’émerveille, et à la tournée Lilith Fair. Ce sont de bonnes nouvelles. Les duos musicaux sont une denrée rare de nos jours; on offre un produit unique. Et le fait que je partage chaque jour ma vie avec ma meilleure amie est en soi une bénédiction", conclut avec conviction la jeune chanteuse.
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Shaye, Sarah Slean, l’époque Lilith Fair