Angélique Kidjo : Go Kidjo!
L’Africaine Angélique Kidjo s’offre son premier party en plein air gratuit dans cette ville qui l’aime et qu’elle aime de plus en plus. Il était temps!
Elle habite New York, Paris et Cotonou. Parle et chante en cinq langues, mais avoue regarder de plus en plus du côté de Montréal, où elle est très aimée. À preuve, l’avant-dernier album d’Angélique Kidjo, Djin Djin, s’est vendu à 25 000 exemplaires au Canada, dont plus de la moitié ont trouvé preneur au Québec.
"Je me positionne comme une Africaine francophone dans le monde", explique la fougueuse chanteuse avec sa détermination habituelle. "Je n’ai pas demandé à être colonisée par la France, mais je ne la renie pas plus. Nous, les francophones, nous n’avons pas suffisamment confiance en nos talents pour faire concurrence aux Anglo-Saxons. Ils ne nous laisseront pas le temps de gérer nos insécurités. Ils prendront toute la place disponible. Chaque fois que je chante en français aux États-Unis, les gens sont sur le cul. Ils trouvent ça formidablement romantique, ils viennent m’en parler après le show. Au Brésil, par exemple, il y a toute une génération qui préfère parler le français au lieu de l’anglais."
C’est à la maternité de Cotonou, au Bénin, que la voix perçante d’Angélique s’est fait entendre pour la première fois. Enfant vaudou de Ouidah, la ville de son père, où elle a reçu son baptême traditionnel, l’indomptable Angélique est ambassadrice itinérante de l’Unicef depuis 2002. Elle dirige sa fondation Batonga qui finance des écoles en Afrique de l’Ouest et se retrouve désormais porte-parole de la FIFA, officiant pour la Coupe du monde.
"C’est un moment pour parler de l’Afrique autrement que par la misère. Moi, je viens d’une famille nombreuse. Ma grand-mère a bravé le Vatican et les traditions chrétiennes pour l’émancipation des femmes d’affaires. Mes parents se sont battus pour que je reste à l’école. Mon père était contrôleur des PTT, il jouait du banjo et faisait de la photo. Il a encouragé ma mère à faire du théâtre et m’a soutenue aussi dans ma carrière musicale. Je parle de soutien financier, mais aussi spirituel et psychologique. Oyo, mon nouvel album, c’est pour la beauté de son âme."
Toujours explosive et funky sur scène, Kidjo sera comme une lionne en plein air dans la grande aire des Francos. Elle débarque d’Afrique du Sud avec le Camerounais André Manga, son directeur musical, un batteur juif new-yorkais, Daniel Freedman, qu’elle dit génial, un guitariste métis congolais-américain et un percussionniste sénégalais. Mais on ajoute aussi des surprises au programme: deux journées de mystérieuses répétitions à Montréal devraient permettre d’intégrer plusieurs surprises locales exclusivement féminines pour grossir le party. Au moment de mettre sous presse, seule la première invitée est connue et c’est Betty Bonifassi.
Ça va rugir! "J’ai toujours le trac, ajoute la star africaine, mais je le transforme en énergie. C’est la magie de la rencontre entre le public et moi."
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