Miossec : Finistère amer

C’est avec un Christophe Miossec calme et surtout sobre que nous avons discuté par un bel après-midi de printemps. Attablé dans un bar du Plateau, un verre de bière à la main, sans alcool précise-t-il, le chanteur breton est accueillant et sympathique. Tout doucement, il parle de son nouvel album Finistériens – au titre non pas nationaliste mais parce que "Finistère signifie "la fin de la terre" et que je suis Finistérien" – et relate sa récente collaboration avec un autre Breton, le multi-instrumentiste Yann Tiersen. "Yann et moi, on se connaît depuis longtemps et ce n’était qu’une question de temps avant qu’on fasse un disque ensemble. L’occasion s’est présentée, mais ça s’est fait sans idées préconçues, sans se demander quel style de musique on allait prendre, se souvient Miossec. Tout s’est fait naturellement, en très peu de temps. On n’a pas eu besoin de se forcer, tout coulait de source. Je ne sais pas comment le disque aurait été si on s’était forcé!"

Si, en général, tout ce que touche Yann Tiersen porte sa marque, Finistériens est indubitablement un album de Miossec, un disque aux propos quelquefois déchirants et quelquefois tendres, l’observation cynique d’un certain quotidien et des humeurs du coeur. "Yann a joué de presque tous les instruments, mais curieusement, les musiques qui ressemblent le plus à du Yann Tiersen sont celles que j’ai composées. Au piano, sans m’en rendre compte, je me mettais à faire du Yann Tiersen. De son côté, Yann tentait de s’effacer pour ne pas prendre trop de place, alors que du mien, je me suis efforcé de raccourcir les textes pour lui laisser plus de place."

Bien que Tiersen ait accompagné Miossec pour quelques spectacles en France, c’est – hélas – sans lui, mais avec ses musiciens, que se présentera le chanteur breton sur scène, pour un concert qu’il définit comme plus énergique et où il revisite une partie de ses chansons ainsi que certaines de Finistériens. Le retour en grâce de Miossec aux FrancoFolies?

À voir si vous aimez /
Dominique A, Yann Tiersen, Daniel Darc