Alexandre Da Costa : Le violon et son maître
À coups d’archet répartis entre deux concerts, Alexandre Da Costa parcourt un large éventail de ce qu’est la musique pour cordes.
À quelques jours de ses deux grands concerts prévus pour la fin de semaine d’ouverture du Festival Orford 2010, Alexandre Da Costa s’apprête à rentrer au pays, à survoler l’océan pour une xième fois. Il se trouve à Barcelone, et à entendre la foule qui s’agite autour de lui, on l’imagine confortablement assis à une terrasse, en compagnie de son fidèle acolyte, un Stradivarius de 1727. Les objets font toujours d’excellents compagnons de voyage…
Vivre dans ses valises, Da Costa connaît. Avec la carrière internationale qu’il mène, difficile d’agir autrement. "Je ne pourrais pas faire le travail que je fais en restant au même endroit. Par contre, j’ai parfois l’impression de passer plus de temps en avion que chez moi. C’est un mal nécessaire. Des fois, c’est agréable. Comme là, être à Barcelone en été, c’est l’fun", concède le virtuose, nomade par dépit.
PROJET COMMUN
Prochain concert à l’horaire pour le violoniste: Chostakovitch: 1946, la complicité de Rivest et de Da Costa. Elle est bien réelle cette complicité entre lui et le chef d’orchestre qui est également le nouveau directeur artistique du Festival Orford? "Absolument. Jean-François [Rivest] est un grand ami. Ça fait 15 ans qu’on travaille ensemble. Au début, il était mon professeur à l’université. J’ai joué sous sa baguette comme violon solo. C’est quelqu’un qui me donne des conseils extrêmement importants et intéressants sur le plan musical."
Le projet qu’ils caressent ensemble depuis quelque temps se nomme Ensemble Camerata Orford. "On est à 50-50 là-dedans. On s’y investit corps et âmes afin de présenter des concerts de haut niveau."
Mozart, Pärt, Sibelius, Haydn… Afin de briser la glace, le répertoire choisi ne représente pas une mince tâche pour les jeunes musiciens (on les dit âgés dans la vingtaine) du nouvel ensemble à cordes au sein duquel Da Costa alterne les rôles de soliste et de violon solo. "C’est important d’avoir au Québec un ensemble qui est représenté par la nouvelle génération de musiciens."
Au final de cette soirée bien spéciale, le paroxysme porte un nom: Chostakovitch. "C’est un arrangement que Jean-François a fait pour orchestre à cordes et percussions. C’est propre à l’imagination et à la créativité de Jean-François. L’oeuvre est historique, veut parler de moments difficiles de la Deuxième Guerre mondiale. C’est très spécial."
CLASSIQUE ACCESSIBLE
Le deuxième concert, intitulé Charme et Virtuosité – Stradivarius: 1727, propose des airs qui ont fait leur nid dans l’inconscient collectif. "C’est un récital dans les règles de l’art, avec une sonate classique de Beethoven en première partie. La pianiste Anne-Marie Dubois y interprétera une oeuvre de Chopin en solo… parce que c’est l’année Chopin. Et je terminerai le concert avec des oeuvres de Kreisler, qui sont vraiment grand public. Les gens connaissent et aiment." On serait fous de s’en priver.
Le 19 juin à 20h
Avec Jean-François Rivest et l’Ensemble Camerata Orford
À la salle de concert Gilles-Lefebvre
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À écouter si vous aimez /
Le classique, des fugues de Mozart jusqu’aux sonates de Beethoven, le son d’un Stradivarius