Alexandre Poulin : OK le v'là
Musique

Alexandre Poulin : OK le v’là

Alexandre Poulin revient d’un premier séjour artistique en France avec à son horaire plusieurs heures de studio et un concert à la fête nationale dont il a longtemps rêvé.

"Tous les moments sont bons pour fêter, mais celui-là est meilleur que les autres", juge Alexandre Poulin au sujet de la fête nationale – ce que l’on appelait en des temps lointains la Saint-Jean-Baptiste -, qu’il souligne cette année comme lorsqu’il vivait chez ses parents, en se rendant au parc Jacques-Cartier. À la différence près qu’il chantera cette fois-ci sur scène La Voyante et d’autres succès.

Oui, les prétextes pour faire la fête abondent à ce temps-ci de l’année. Entre l’ouverture des bars laitiers et les premières apparitions de camarade Soleil, c’est "quelque chose comme un grand peuple", pour reprendre les paroles de Ti-Poil, qu’il faut pour le Sherbrookois d’origine a fortiori célébrer. "Je suis un ancien prof d’histoire et de français", évoque-t-il afin que l’on saisisse la nature de sa relation avec le 24 juin. "J’ai un attachement profond pour la Saint-Jean parce que chez nous, ça a toujours été quelque chose de culturel. C’est politique, oui, mais pour moi, c’est surtout un bon moment pour faire l’éloge de notre diversité."

Poulin se rappelle également comment cette fête peut être une belle machine à souvenirs. "Enfant et ado, ça se jouait en deux temps: un gros feu de camp dans la cour en arrière puis après, on allait au parc Jacques-Cartier. Voilà pourquoi, pour moi, ça va être un beau moment. Le matin que je l’ai su, je repensais au petit cul que j’étais à 15 ans qui rêvait à ça. La boucle est bouclée."

PARIS VIA YOUTUBE

Les interwebs recèlent moult raisons de s’émouvoir ou d’avaler son café de travers. Aux chats mignons et aux lipdubs s’additionne parfois, lorsqu’on est auteur-compositeur, l’étonnement devant un quidam qui interprète une de nos chansons devant sa webcam avec l’accent de Renaud. "Le matin que je suis tombé là-dessus, j’ai pogné quelque chose d’assez intense, raconte Poulin. On lui a envoyé un courriel et il était effectivement parisien. C’est ce qui a allumé la mèche, on s’est dit: "Allons voir plus loin.""

Le chanteur revient ainsi d’une première saucette hexagonale de cinq concerts donnés avec ses nouveaux amis Paul Cargnello et Jeanphilip. "C’était pour valider s’il y avait une résonnance, si l’accent passait, si c’est un style qui peut les amuser. Le résultat est pratiquement au-delà de mes attentes, même si au début c’est un peu rushant, une belle épreuve d’humilité."

Avant d’y retourner, le chanteur enregistrera d’autres "matières à YouTube" avec Éric Goulet (Les Chiens, Vincent Vallières, Steve Veilleux) aux manettes. "Je suis un grand fan et je suis honoré qu’il ait accepté. Il a une belle vision et c’est surtout un gars intelligent. C’est tripant d’avoir quelqu’un qui a compris mon mood, qui se rapproche de la chanson française ou du conte, et qui peut bien le servir." Parution prévue: octobre. Le premier extrait, San Francisco, aura déjà, avec un peu de chance, gravi les échelons des palmarès.

À voir si vous aimez /
Vincent Vallières, Steve Veilleux, Raphaël

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NOS CRÉATEURS

"Célébrons notre créativité", lance-t-on aux Québécois à l’occasion de la fête nationale. Pas besoin de se faire longuement prier quand on apprend que l’on a retenu parmi la scène musicale estrienne deux de ses fleurons les plus habiles à faire décoller les célébrations. Au parc Jacques-Cartier, Le Bal à l’huile (qui s’est récemment adjoint les services du guitariste-choriste Olivier Brousseau) tapera du pied et sollicitera nos cordes vocales à 21h30, tandis que Triniland se ruinera les babines avec du blues en français, dont Chu un rocker d’Offenbach, à 23h. Le Choeur Pop ouvrira les festivités en entonnant quelques grandes chansons québécoises à 19h.