Cowboys Fringants : Énergie renouvelée
Musique

Cowboys Fringants : Énergie renouvelée

De passage au FestiVoix, les Cowboys Fringants entreprennent le dernier grand droit de leur tournée L’Expédition.

Le phénomène Cowboys Fringants est encore bien vivant. Et il s’étend désormais à l’Europe. Au moment de l’entrevue, les membres de la formation arrivaient d’ailleurs du Festival Pully-Québec en Suisse, où ils s’étaient produits deux soirs à guichets fermés, soit devant plus de 4000 personnes.

Après avoir chanté au Centre Bell, au Zénith de Paris, un tel succès les surprend-il encore? Joint au téléphone, le bassiste Jérôme Dupras répond avec beaucoup d’humilité: "On n’a pas le choix de rester très surpris de cet accueil-là parce qu’on n’est pas dans les grands circuits commerciaux et on ne fait pas d’entrevues. Aussi, on ne va pas en Europe pour de longues périodes. Donc, on ne s’inscrit pas dans un paysage culturel durable. On a des pôles forts. La Suisse, dans le coin de Genève et Lausanne, en est un. On y va régulièrement. Et chaque fois, on sent que notre public s’élargit. Ce qui est beau, c’est qu’on n’a pas besoin de l’aide de trop de médias pour enfoncer le clou, pour essayer de se faire connaître et de vendre plus de billets. Ce sont vraiment les gens qui viennent à nous. Et ça, c’est très, très touchant." Mais comment explique-t-il que le public européen plonge avec autant de plaisir dans leur univers? "Je compare beaucoup l’Europe 2009-2010 au Québec 2002-2003. Dans le sens qu’à cette époque, on était plus en émergence au Québec, illustre le musicien. Notre public était un peu plus jeune et revendicateur. Il s’appropriait beaucoup le phénomène Cowboys, un genre de groupe assez authentique, qui est un peu dans la marge, qui ne fait pas trop d’entrevues télé, qui ne se prend pas trop au sérieux, mais qui, des fois, a un petit côté dénonciateur dans ses chansons, et qui, en plus, est très festif sur scène. Donc, c’est un petit peu ce bagage-là. Les éléments qui ont fait notre succès au Québec sont les mêmes qui nous portent en Europe. Plus le petit facteur exotique: les Européens aiment bien entendre un accent, un argot dans une langue qu’ils peuvent comprendre."

Si un autre voyage est prévu à l’est de l’Atlantique en juillet, les Cowboys passeront la majeure partie de l’été dans la Belle Province. Ils y présenteront les derniers concerts de la tournée L’Expédition, qui se terminera en septembre. Une fin qui ne dérange pas outre mesure Dupras, qui prend encore plaisir à interpréter les chansons de leur dernier album. "Adapter le concert pour les festivals, où la dynamique des shows est vraiment différente des spectacles en salle, crée une nouvelle énergie, donne un nouveau souffle à la tournée. Il n’y a pas de nostalgie. Nous, on dit toujours que le spectacle qu’on fait est une répétition pour le prochain. Je pense qu’on est rendus à 1064 répétitions pour le spectacle du lendemain! Sans blague, on garde toujours une large part d’improvisation dans nos shows, autant musicalement que dans ce que Karl [Tremblay, le chanteur] peut dire, ou dans l’ordre des chansons, qu’on va choisir une heure avant le début du concert. C’est entre autres ce qui fait que chaque spectacle est unique", conclut-il.

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