Limp Bizkit : Provocateur, mais responsable
Limp Bizkit a retrouvé sa distribution originale et semble plus inspiré que jamais. Un nouveau chapitre est en train de s’écrire et les controverses s’estompent. Du moins… jusqu’à maintenant.
Le guitariste Wes Borland et le chanteur Fred Durst du groupe Limp Bizkit filent maintenant le parfait bonheur. Il aura fallu attendre presque quatre ans pour voir le guitariste revenir dans les rangs de la formation nu metal née en Floride. Les choses ont bien changé, les controverses ont cessé, et l’harmonie règne. Fruit de ce nouveau chapitre: leur plus récente production intitulée Gold Cobra (qui se fait encore attendre), dont ils font la promotion depuis plusieurs mois.
"C’est l’enregistrement où nous avons eu le plus de plaisir à créer ensemble, avoue Fred Durst. On est des amis très proches maintenant. Dans le passé, l’amitié, on s’en foutait un peu. Maintenant, on en profite. C’est la maturité, et tu peux aussi considérer qu’on est devenus des spécialistes dans notre métier! C’est très excitant d’aller de l’avant et de poursuivre cette aventure dans ces conditions. J’espère que les fans ne seront pas déçus."
On peut se questionner là-dessus. Après que la formation eut dominé les palmarès au début des années 2000, quelle place lui reste-t-il aujourd’hui, à l’aube de 2011? "On ne peut jamais prédire ce genre de choses, indique-t-il. Il y a tellement de monde qui découvre Limp Bizkit pour la première fois depuis cette nouvelle tournée. À l’époque, j’étais un underdog qui voulait prendre le devant de la scène et s’exprimer sans réserve. Cette motivation est toujours là, mais je voulais communiquer un message clair sur Gold Cobra: cette musique n’est pas destinée aux bullies! Tous ces enfoirés qui profitent des faibles et des démunis… Ce n’était peut-être pas aussi clair à nos débuts. J’ai constaté qu’il y a eu beaucoup d’imbéciles qui ont été motivés par la musique de Limp Bizkit, et c’est malheureux. Pourtant, c’est ce que je dénonçais, avec beaucoup d’ironie."
Et ces bullies, comme il les nomme, ont parfois causé bien du tort à l’image du groupe, souvent qualifié de trouble-fête en quête d’émeutes. Par exemple, cette fameuse échauffourée au festival Woodstock 99. Ou encore, la mort d’une jeune adolescente lors d’une performance en Australie en 2001, alors que le groupe était au sommet de sa carrière avec l’album Chocolate Starfish and the Hot Dog Flavored Water. "Je ne pense pas que nous ayons été des provocateurs irresponsables. Nous avons toujours assumé une liberté d’expression, mais nous avons des règles. Nous n’avons jamais voulu blesser qui que ce soit avec les mots et la musique. Il n’y a jamais eu d’intention haineuse dans notre travail. Notre philosophie, c’est d’être des anti-bullies."
Aucun doute, Durst a acquis de la maturité. "Au départ, mes ambitions personnelles se confondaient avec un sentiment de vengeance. J’ai souffert pendant longtemps à cause de ces putains de rednecks quand j’étais jeune. J’étais plus agressif. Maintenant, je les dénonce avec plus de nuance. Est-ce que ce message est encore crédible aujourd’hui? Nous verrons bien. Je l’espère."
À écouter si vous aimez /
Anthrax, Rage Against the Machine, Public Enemy