Vulgaires Machins : La maudite machine
Vulgaires Machins multiplie les spectacles cet été. Guillaume Beauregard s’entretient avec nous sur une saison faste, où il reste bon de se désaltérer comme on veut.
Cette année, Vulgaires Machins se réconcilie avec l’été. Cette saison représente un véritable marathon de festivals que tous les groupes du Québec reluquent. C’est le moment de l’année où le public se montre le plus enclin à se déplacer en grand nombre devant une scène, et ça tombe bien, car le but de l’artiste est de rejoindre le plus de monde possible. Le hic, c’est qu’on assiste aussi à une orgie de publicité. Les compagnies en profitent pour s’afficher et les commandites pleuvent à verse. Un fait que le chanteur et guitariste Guillaume Beauregard et ses collègues ont dénoncé à maintes reprises.
"On l’a ben mal vécu, il y a trois-quatre ans, quand nous avions sorti Compter les corps, se rappelle le chanteur. On a eu beaucoup de discussions à ce sujet et on a cherché des solutions de rechange. En conclusion, on s’est bien rendu compte que, par rapport à où le groupe est situé sur l’échiquier de la musique au Québec, Vulgaires Machins n’a aucun pouvoir. C’est ça, la vérité. Si on fait le parallèle avec Bérurier Noir (en 2004 sur les plaines d’Abraham au Festival d’été de Québec), qui avait réussi à manipuler le système, nous, on n’a pas ce pouvoir-là. Et je pense bien que le Festival d’été de Québec ne répétera plus jamais l’expérience non plus!" conclut-il en riant.
Même si Beauregard semble plus conciliant avec le fait que les grosses multinationales et autres brasseurs de bière "sexy" se taillent la part du lion en matière de visibilité, lui et ses collègues Marie-Ève Roy (voix, guitare), Maxime Beauregard (basse) et Patrick Landry (batterie) ont trouvé une option de remplacement qui les réconforte malgré tout. "J’ai toujours beaucoup de plaisir à boire une bière de notre "commanditaire", McAuslan/St-Ambroise!" dit-il en riant, tout en étant le plus sérieux du monde. "Partout où on va, on apporte notre bière, c’est un moindre mal. Si on ne peut pas apporter la bouteille sur la scène, eh bien, on la verse dans un verre de plastique marqué St-Ambroise. Ça reste de la pub, c’est sûr. Mais, pour Vulgaires Machins, durant l’été, la bière est bonne!"
Vulgaires Machins dénonce à sa façon, sans jouer avec les mots. Avec Requiem pour les sourds, le tout dernier, qui suit Compter les corps, la mission se poursuit et le public est toujours là. Pas étonnant lorsqu’on constate que plusieurs formations punk, au caractère bien défini, semblent jouir d’une fidélité sans borne de la part des amateurs.
Même si l’auditoire du groupe se renouvelle et se compose parfois d’une clientèle plus jeune – comme on a pu s’en rendre compte aussi avec Xavier Caféïne -, pas question pour le chanteur d’ajuster le tir et de se laisser influencer par un tel phénomène. "La minute que tu as la prétention d’influencer le monde, d’être responsable envers eux, de surveiller tout ce que tu dis… c’est comme si tu avouais que ces gens ne peuvent réfléchir par eux-mêmes. Notre job, c’est d’être honnêtes et passionnés par ce qu’on fait. Pas autre chose. On fait encore ce métier pour les bonnes raisons."
À écouter si vous aimez /
Anti-Flag, Bad Religion, Guerilla poubelle