Anti-Flag : En joue… feu!
Musique

Anti-Flag : En joue… feu!

Le groupe punk Anti-Flag persiste et signe. Après la guerre en Irak, c’est maintenant le système capitaliste qui est passé à tabac. Un seul objectif: qu’il crève.

À l’écoute du dernier album d’Anti-Flag, on remarque à quel point la formation de Pittsburgh reste ancrée dans l’actualité politique de son beau pays qui, lui, ne manque pas de nous épater avec ses désastres financiers extraordinaires. People or the Gun montre du doigt et prend le parti de la social-démocratie sans faire de compromis. Ne présentez pas Bernie Madoff, ou un autre courtier du même acabit, au chanteur et guitariste Justin Sane. "Je reste encore à Pittsburgh et j’ai rencontré un couple, des amis de mes parents. Depuis plus d’un an, ce couple n’est plus à la retraite. Tout ça à cause d’un courtier qui leur disait que leurs économies étaient protégées. Maintenant, leur argent s’est envolé. L’argent ne s’envole pas! Si tu le perds, quelqu’un d’autre le ramasse. J’aimerais bien rencontrer celui qui a ramassé le paquet."

Autant dire que la chanson The Economy Is Suffering… Let It Die, du dernier disque du groupe, est en parfaite conformité avec ces propos. Et pourtant, l’économie n’est pas ce qu’on pourrait décrire comme le sujet le plus attirant qui soit. "Oh! Ça, tu as raison! constate Sane en riant. Le titre de cette chanson est plutôt direct! En fait, c’est parce que j’entendais tout le temps des reportages qui disaient que le système économique s’effondrait et qu’il rendait l’âme. Moi, je me disais: "Mais qu’il crève, ce putain de système!" Dans le fond, ce qui serait bien, c’est d’en créer un autre et d’apprendre de nos erreurs. La corruption est partout, c’est innombrable les gens qui souffrent aujourd’hui à cause de ce système corrompu. Le pire, c’est que les politiciens lui sauvent la vie avec l’argent des citoyens. Ce système ne sert qu’à servir une élite de voleurs."

Cela fait un bail qu’Anti-Flag dénonce à tout va. Certains admirateurs de la formation ont peut-être trouvé que les membres du groupe se sont assagis depuis l’album The Terror of State en 2003. Il faut dire qu’avec ce disque, le groupe a fait face à la censure. Avec une pochette qui représentait un enfant soldat (alors que la guerre en Irak faisait rage), la formation s’est vu refuser l’accès à plusieurs grandes chaînes de vente au détail.

"Vendre des disques, c’est essentiel. Mais certains de ces magasins refusent systématiquement de vendre le nôtre. Ils communiquent même directement avec notre compagnie pour qu’on change le titre de l’album ou la pochette (c’est arrivé pour The Terror of State). Ils vont jusque-là… les propos politiques les dérangent. Lorsqu’on est confronté à ces moyens de pression, on y pense: ce serait cool de vendre des disques! Pour d’autres artistes, c’est simple, ils n’ont jamais eu à faire ce genre de compromis et tout est beau. Et voilà! Tu as maintenant la réponse à une autre question: pourquoi sommes-nous toujours en tournée? On doit faire des spectacles, on n’a pas le choix. Sinon, on n’arrive pas à payer les factures."

À écouter si vous aimez /
Green Day, Finger Eleven, Bad Religion